opéra-comique en 4 actes d’Edmond Audran
livret de Maurice Ordonneau
orchestrations additionnelles: Nicolas Bercet
direction musicale: Rémi Corbier
chef de choeur: Christian Foulonneau
mise en scène et adaptation: Jocelyne Riche
avec Mathilde Lemaire, Charles Mesrine, Philippe Brocard, Guillaume Nozach, Nicolas Bercet, Dorothée Thivet et Bernard Janin
résumé: Lancelot, un jeune novice qui s’apprête à prononcer ses vœux, essaie de sauver son monastère de la ruine. Son oncle pourrait bien l’aider car il lui a promis une forte somme mais à la condition …qu’il se marie ! Devant ce choix cornélien il n’y a plus qu’une solution : présenter une fiancée. Profitant des inventions extraordinaires de maître Hilarius créateur d’automates, le jeune homme lui « achète » une poupée, le temps de duper son oncle et d’empocher le pactole. Mais ce beau plan ne va pas se dérouler comme prévu, quiproquo et situations burlesques vont se succéder jusqu’au dénouement où l’amour retrouvera ses droits.
Notre avis: Après Chilpéric d’Hervé en 2012, Madame l’Archiduc d’Offenbach en 2013, Le Sire de Vergy de Terrasse en 2015 et de Giroflé-Girofla de Lecocq en 2016, L’Atelier Lyrique Angevin semble se spécialiser dans la résurrection d’œuvres oubliées du répertoire de l’opéra-bouffe et de l’opéra-comique français.
Avec La Poupée, nous avons pu assister à un spectacle magnifique d’une grande qualité tant visuelle que théâtrale ou musicale. La scénographie est très soignée. Les lumières, le décor et les costumes sont parfaits pour suggérer rigueur et recueillement dans le couvent ou faste et bombance chez le baron de La Chanterelle. La mise en scène de Jocelyn Riche ménage ses effets, joue des contrastes entre les différents caractères des personnages et profite des rebondissements d’un livret savoureux pour faire avancer l’intrigue sans aucune baisse de rythme. Entre un arrêt sur image des moines représentant La Cène de Léonard de Vinci et une fête de mariage dans laquelle chaque membre du chœur s’investit comme un soliste, tout est beau, vivant, surprenant.
Le casting des solistes est idéal autant d’un point de vue vocal que théâtral. Chacun interprète son rôle avec conviction. Guillaume Nozach en Maître Hilarius et Nicolas Bercet en Baron de La Chanterelle sont hilarants et dégagent une énergie pleine de folie qui ravit le public. Charles Mesrine joue à merveille l’ingénu et donne à son Lancelot une naïveté à la fois drôle et touchante, avec Mathilde Lemaire qui est une charmante Alésia, ils forment un duo très romantique.
Musicalement, l’œuvre étonne par son éclectisme stylistique allant du chant religieux à la chanson légère en passant par l’opérette viennoise et marque plus par l’interprétation qui en est faite que par la partition en elle-même grâce à un plateau vocal de grande qualité et un orchestre brillant dirigé par Rémi Corbier.