Lawrence Faudot, un directeur de cinéma pas comme les autres

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Isabelle Georges - Oh là là ! De Paris à Broadway
du 19 au 30 décembre 2023
Publicis Cinémas - 129 avenue des Champs-Élysées
Pour en savoir plus et réserver, cliquez ici.

D’où vous est venue l’idée de trans­former le Pub­li­cis Ciné­mas en music-hall ?
Tout a com­mencé lorsque j’ai décou­vert voilà un an, et un peu par hasard, le spec­ta­cle d’Isabelle Georges Oh là là ! à La Nou­velle Ève. Je pré­cise que c’était d’ailleurs grâce à votre site que je suis allé dans ce lieu incroy­able. Ce con­cert m’a trans­porté, la présence d’Isabelle m’a procuré un trop plein d’émotions, j’avais les larmes aux yeux. J’ai eu le sen­ti­ment d’être passé par tout un spec­tre d’émotions qui devait être le même que si j’avais vu sur scène Liza, Judy, Barbra.

Cela a donc réveil­lé votre appétence…
À la base, je suis sen­si­ble à ce genre de per­for­mance et, plus large­ment, à la comédie musi­cale. Mon pre­mier 33 tours fut celui de My Fair Lady, que j’écoutais en boucle. Après avoir eu mon CAP de pro­jec­tion­niste, le pre­mier film que j’ai pro­jeté en 35 mm était Cabaret de Bob Fos­se. Je ne vous dis même pas le coup de cœur que j’ai eu pour ce film et pour les films musi­caux, y com­pris ceux de Lelouch, qui sem­ble aimer le genre. Les Uns et les Autres en est un exem­ple. J’avoue égale­ment que les séances musi­cales du dimanche pour lesquelles vous êtes parte­naires a joué aus­si, en enten­dant répéter Le Chœur à l’Horizon qui assure la par­tie live des séances. Je suis comme un enfant émer­veil­lé. En bref, je pense que j’étais mûr !

Vous avez donc décidé de franchir le pas
Pour cela, je reviens au spec­ta­cle de La Nou­velle Ève et aux sen­sa­tions qui y sont liées. Elle dégage une telle énergie, des ondes pos­i­tives. Quand je suis ren­tré à la mai­son, j’étais son­né, sur un petit nuage. Sur mon canapé, je me suis dit qu’il serait incroy­able d’assister à ce spec­ta­cle con­fort­able­ment assis dans un bon fau­teuil, par exem­ple ceux de mon ciné­ma ! L’idée a donc éclos le soir même, en sor­tant du spec­ta­cle. Après, j’ai hésité : c’est pren­dre un vrai risque que de trans­former la salle 1 du Pub­li­cis Ciné­mas et je ne suis pas seul à décider. J’ai ren­con­tré Isabelle, Fred­erik et son équipe, pour évo­quer cette idée sans lui assur­er qu’elle se con­cré­tise. Elle a tout de suite été embal­lée pour relever le défi. Chanter dans une salle de ciné­ma, c’est inédit pour elle, mais revêt un sens par­ti­c­uli­er car les comédies musi­cales, elle en a vu beau­coup en salle, cela avait donc sym­bol­ique­ment un cer­tain sens. J’ai mis six mois avant d’oser en par­ler à ma direc­tion, après avoir étudié la fais­abil­ité de la chose. Je ne remercierai jamais assez Franck Jean­tet, directeur général du Drug­store, d’avoir accep­té cette idée folle, totale­ment far­felue, de fer­mer les deux salles de ciné­ma pen­dant trois semaines afin d’accueillir au mieux cette ver­sion inédite de Oh là là ! En juin, tout était acté. À ma grande sur­prise, cette série de con­certs est dev­enue l’événement de fin d’année du Drugstore.

Avez-vous eu des doutes ?
Non ! À par­tir du moment où j’ai osé franchir la porte de Franck Jean­tet, j’avais mis un pied en avant et, pour garder mon équili­bre, il fal­lait que l’autre le rejoigne et que j’avance. Depuis le début, mon envie, déjà forte, n’a fait que s’amplifier. Je me suis donc totale­ment engagé, j’ai ten­té de séduire tout le monde avec cette propo­si­tion. Je pense que ma flamme était com­mu­nica­tive. Je savais que je n’allais pas me tromper, que les gens auraient envie de le partager, et c’est ce qui se passe. Ce spec­ta­cle, c’était ce qu’il me fal­lait à ce moment de ma vie.

Vous avez une des plus belles salles de Paris.
Je suis par­ti­c­ulière­ment fier, en tant que directeur du Pub­li­cis Ciné­mas, d’avoir obtenu le label excel­lence de la Com­mis­sion supérieure tech­nique pour la grande salle de 400 places. Ce label tech­nique hon­ore des salles aux con­di­tions de pro­jec­tion par­faites. C’est la seule salle d’exploitation à Paris à l’avoir. Et voilà que je trou­ve le moyen de la fer­mer pour pro­pos­er un spectacle !

Quelles furent les transformations ?
Nous avons sup­primé le pre­mier rang, caché l’écran, agran­di la scène d’un prosce­ni­um, instal­lé une régie pour pilot­er le sys­tème sonore idoine et les jeux de lumière… En fait, le con­tenu d’un semi-remorque est dans la salle ! Sans le sou­tien de Jean-François de la société Aquila, nous n’aurions pas pu men­er à bien cette aven­ture. J’avais envis­agé de mod­i­fi­er la façade depuis un moment, c’est chose faite pour ce spec­ta­cle avec un écran LED qui scin­tille comme le mar­quis d’un théâtre de Broad­way ! Pour accueil­lir le pub­lic, qui se trou­ve dès son arrivée plongé dans un univers musi­cal par le biais d’une bande-son, nous avons instal­lé un petit bar pour boire un verre avant le spec­ta­cle. Je dois dire égale­ment que toute l’équipe du ciné­ma, du pro­jec­tion­niste à la cais­sière, s’est pris au jeu et sou­tient le spec­ta­cle. Je leur en suis très recon­nais­sant : c’est vrai­ment un tra­vail d’équipe.

Vous aimez les défis ?
Ah ça oui ! Le tra­vail de directeur de salles est spé­ci­fique, je suis sou­vent enfer­mé dans mon bureau à gér­er le ciné­ma. Alors oui j’ai besoin de “pren­dre l’air” et ce d’autant plus après le Covid. Offrir au spec­ta­teur autre chose qu’une séance, cela me motive. C’est pour cela que j’ai pro­posé divers ren­dez-vous comme Les Cultissimes de Lau­rent Duroche, Le Ciné­ma par Philippe Rouy­er, Les Musi­cales de Rémy Bat­teault, Opéras & Bal­lets. Nous accueil­lons égale­ment le fes­ti­val du Film Coréen qui est à chaque édi­tion un grand suc­cès, c’est une grande fierté. Des représen­ta­tions de la Comédie-Française ont égale­ment ouvert mon esprit et tit­il­lé mes envies. Pour tout vous dire, voilà quelques années, j’ai vécu divers­es expéri­ences dans le monde du théâtre. Le retrou­ver, toute pro­por­tion gardée, avec le spec­ta­cle d’Isabelle Georges me rep­longe dans une époque par­ti­c­ulière de ma vie. Je retrou­ve l’exigence, le tra­vail sans cesse remis sur l’ouvrage, les ajuste­ments à faire après chaque représen­ta­tion… Quel bonheur !

Isabelle Georges rend hom­mage au ciné­ma dans sa pre­mière chan­son inédite.
Elle ne m’en avait pas par­lé, je l’ai décou­verte le soir de la pre­mière. Quelle belle sur­prise ! Cette chan­son résume bien Isabelle et toute sa troupe : élé­gante, chic, pétil­lante, toute en finesse. Nous sommes vrai­ment heureux de les accueil­lir, de voir le bon­heur qu’ils dif­fusent au pub­lic. Et cela m’amuse de penser que c’est la pre­mière fois que ce ciné­ma, qui existe depuis des décen­nies, pro­pose un spec­ta­cle musi­cal. Oh là là ! évolue con­stam­ment, d’une salle à l’autre. Je suis heureux que le Pub­li­cis Drug­store en soit l’une des étapes.

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