De et avec : Ivan Gouillon
Pianiste : Boris Mange
Mise en espace : Olivier Rey
Igor de la Cuesta y Villasalero Bukowski nous invite à le suivre de paquebots en transatlantiques. Créature intemporelle, ce chanteur de charme bonimenteur refait l’histoire. De Proust aux Beatles, en passant par Fitzgerald et les Sex Pistols, il a aussi connu Winston Churchill, un jeune rouquin nommé Dany… Entre faits réels et mythomanie éhontée, une seule certitude, il est probablement le plus grand chanteur de salle de bain que le monde ait porté et c’est ce lien puissant qui le rattache à nous tous et nous le rend si drôlement humain.
Notre avis :
Dans Life Is a Bathroom And I Am a Boat, Igor de la Cuesta y Villasalero Bukowski est un personnage atteint d’une bonne dose de mythomanie et de mégalomanie. De 1912 à 2012 (mais quel âge peut donc avoir Igor ?), l’énergumène nous conte plusieurs événements historiques auxquels il aurait participé. Du naufrage du Titanic à un vol pour la Lune, il y a de nombreux pas que le fameux Igor franchit avec une belle assurance pour raconter sa vie ! Il aura par exemple été en toute simplicité le proche de nombreux personnages célèbres. Une de ses seules faiblesses sera éventuellement son pouvoir de séduction qui, de conquêtes en conquêtes, l’aura mis dans des situations embarrassantes, l’amenant à quitter précipitamment plusieurs villes et pays. Igor aura ainsi parcouru régulièrement le monde en bateau, ce qui explique entre autres la tenue du pianiste qui l’accompagne sur scène. Des clins d’œil à La Croisière s’amuse sont d’ailleurs effectués.
Ivan Gouillon s’est créé un personnage hors normes et attachant malgré ses excès. Il assure un bel équilibre entre l’aplomb que doit avoir son personnage et des touches d’autodérision. S’il est quasiment seul sur scène, il descend volontiers dans la salle afin d’inclure des spectateurs dans ses aventures. L’humour est fortement présent mais Ivan Gouillon ne plaisante pas avec le chant en reprenant avec élégance des standards du jazz, de comédies musicales…ou de séries télévisées. S’il se chamaille régulièrement avec son pianiste « capitaine de navire » Boris Mange, ils trouvent un beau terrain d’entente au cours des séquences musicales. Un spectacle à recommander pour tout spectateur ne craignant pas de se faire mener en bateau.