Présentation de Ghost à Mogador

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La veille de la pre­mière de gala, soit mer­cre­di 25 sep­tem­bre, Stage Enter­tain­ment regroupa des jour­nal­istes pour une présen­ta­tion de Ghost avec l’équipe créa­trice. Arnaud Cazet ani­ma cette ren­con­tre qui per­mit de faire un peu plus con­nais­sance avec Bruce Joel Rubin, le scé­nar­iste oscarisé du film et auteur du livret du musi­cal. Ce dernier expli­qua que, pour le film, de mul­ti­ples ver­sions du script furent écrites en fonc­tion des réal­isa­teurs pressen­tis. Il n’était guère con­va­in­cu par le choix de Jer­ry Zuck­er, mais la pre­mière ren­con­tre suf­fit à le faire chang­er d’avis. Le film devint un énorme suc­cès, alliant comédie et drame, deux ingré­di­ents indis­pens­ables, selon lui, pour que le pub­lic ait envie de voir et revoir un film.

Bruce Joel Rubin n’était pas très chaud quant à l’adaptation sur scène. Un pro­duc­teur parvint toute­fois à le con­va­in­cre en lui dis­ant que le spec­ta­cle était comme une suite de gros plans de ciné­ma, comme si le spec­ta­teur avait le pou­voir d’entrer encore plus avant dans l’histoire et dans la psy­cholo­gie des per­son­nages. Il ren­con­tra divers paroliers, mais ne fut con­va­in­cu par aucun d’entre eux. Il se mit donc à écrire lui même les paroles des 22 chan­sons envis­agées pour cette adap­ta­tion. « J’ai donc été briève­ment paroliers pour Broad­way », indique-t-il. Car l’aventure a con­nu un virage décisif avec l’entrée dans le pro­jet de Dave Stew­art et Glenn Bal­lard qui tra­vail­lèrent à par­tir du matéri­au remis par le scé­nar­iste et… ré-écrirent l’intégralité des paroles, Bruce se con­cen­trant sur le livret.

Dave Steward, Glenn Ballard, Claudia Tagbo, Bruce Joel Rubin ©DR
Dave Stew­ard, Glenn Bal­lard, Clau­dia Tag­bo, Bruce Joel Rubin ©DR

En bon show­man, Dave Stew­art fit rapi­de­ment chanter l’assistance, lui rap­pelant, si besoin était, le duo qu’il for­ma avec Annie Lenox. Il don­na d’ailleurs un con­seil : « Pour les jeunes musi­ciens, voilà mon expéri­ence : avec Annie nous étions amoureux, mais étions inca­pables de sor­tir une chan­son. Ce n’est qu’à par­tir du moment où nous nous sommes séparés qu’Eurythmics est né, avec 124 chan­sons à la clef. Donc pour créer, il faut se sépar­er ! » C’est lui qui fit appel à Glen pour com­pléter l’équipe. Ils évo­quent un tra­vail col­lec­tif et une col­lab­o­ra­tion fructueuse grâce en par­tie à l’alcool qu’ils firent boire à Bruce, ce qui l’autorisa à se « lâch­er ». Dave Stew­art évo­qua la dif­fi­culté d’écrire des chan­sons « des­tinées à un per­son­nage féminin qui ne peut pas les enten­dre, puisque celui qui les chante est mort, c’est un fan­tôme ». Tous ont tenu à féliciter Nico­las Engel qui, de nou­veau, signe l’adaptation française d’un musi­cal (Grease, Le Fan­tôme de l’opéra).

Dave Steward, Moniek Boersma et Grégory Benchenafi ©DR
Dave Stew­ard, Moniek Boers­ma et Gré­go­ry Benchenafi ©DR

Lau­rent Ben­ta­ta, directeur du théâtre, pré­cisa que trois ans de négo­ci­a­tion furent néces­saires pour que le spec­ta­cle se monte en France ; c’est l’accord de Clau­dia Tag­bo qui finale­ment fut l’élément déclencheur. Cette dernière, plus habituée du one woman show, s’est mon­trée très impliquée dans ce rôle, en met­tant l’accent sur la pra­tique du chant, nou­velle pour elle, en tout cas à ce niveau. L’équipe anglo-améri­caine s’accorde à dire qu’elle pos­sède l’énergie d’une James Brown au féminin. Les répéti­tions ont débuté le 8 août, les trois semaines sur le plateau ont été l’occasion de mari­er le jeu des comé­di­ens et les nom­breux aspects tech­niques qui devront ren­dre le spec­ta­cle totale­ment mag­ique. Pour ouvrir et clore cette présen­ta­tion, Moniek Boers­ma et Gré­go­ry Benchenafi, les deux vedettes, inter­prétèrent deux chan­sons, accom­pa­g­nés par ces pres­tigieux musiciens.

Dave Steward, Glenn Ballard, Bruce Joel Rubin et Laurent Bentata ©DR
Dave Stew­ard, Glenn Bal­lard, Bruce Joel Rubin et Lau­rent Ben­ta­ta ©DR