Prisca Demarez et Damien Sargue réinterprètent les plus grands tubes des films de James Bond, les 14 et 15 février 2020 au Grand Rex, puis en tournée dans toute la France. Ils seront accompagnés par l’Orchestre Colonne — Musidrama dirigé par Samuel Sené.
Le duo de choc raconte cette expérience exceptionnelle à Regard en Coulisse.
Nos lecteurs vous connaissent bien. Pouvez-vous tout de même rappeler votre parcours ?
Damien Sargue : Je suis chanteur-comédien de comédie musicale. J’ai commencé il y a très longtemps, avec ma première télé en 1989. Après, j’ai fait des comédies musicales comme Notre-Dame de Paris et Roméo et Juliette, qui m’ont fait vraiment connaître du public français. Par la suite, j’ai interprété d’autres chansons dans des registres divers : les albums Forever Gentlemen, Latin Lovers… Et enfin, des spectacles comme Les Trois Mousquetaires. Et aujourd’hui, Bond Symphonique avec Prisca !
Prisca Demarez : Je viens du jazz, car j’ai chanté pendant des années dans des bars jazz, des hôtels, des restaurants, avec de petits et de grands orchestres. Ensuite, je suis allée vers le théâtre, à travers beaucoup de classiques : j’ai fait du Marivaux, du Shakespeare, mais aussi du Pierre Palmade, et plein d’autres choses. Le théâtre est l’un des grands amours de ma vie et j’aimerais y retourner. Mais il y a un grand amour que je ne peux pas tromper, c’est la comédie musicale. Pour moi, c’est l’art complet : on danse, on chante, on joue, et tout ça au service de l’émotion…. Que demander de plus ? Avenue Q, Mike Brant : Laisse-nous t’aimer, Cats, Oliver Twist, et puis bientôt, James Bond avec Damien !
Qu’est-ce que Bond Symphonique ?
Damien Sargue : C’est l’Orchestre Colonne, un orchestre symphonique très connu dans le milieu du classique, dirigé par Samuel Sené, qui reprend tous les grands titres des films de James Bond, ce qui fait un peu le lien avec la comédie musicale, puisqu’on est dans un film, avec un tube, une chanson interprétée.
Prisca Demarez : Ces chansons sont extrêmement différentes de par leurs interprètes. On ne peut pas interpréter « Goldfinger » comme on interprèterait « Nobody Does It Better ». C’est quelque chose que j’essaye toujours de dire en comédie musicale, et notamment à mes élèves : un chant, un personnage, une voix. Il y a un timbre qui va toujours rester reconnaissable d’un chanteur, mais dans un concert comme celui-ci, il y a beaucoup de couleurs différentes à trouver.
Damien Sargue : On ne va pas essayer de refaire et de copier. Mais il y a l’essentiel à garder des chansons, car elles sont extrêmement connues, et chantées d’une certaine façon que les gens vont reconnaître. Déjà, je pense qu’ils vont être séduits par la réinterprétation de tous ces titres par l’orchestre de 50 musiciens.
Comment en êtes-vous arrivés à participer à ce projet ?
Prisca Demarez : Il n’y pas eu un grand casting ouvert ; ils ont posé la question des différentes voix françaises qui pouvaient interpréter ce genre de répertoire. Après, on a dû effectivement passer un casting. J’ai dû interpréter « GoldenEye » et « Nobody Does It Better », qui forment un grand écart total au niveau des rythmes, de la voix et de l’interprétation.
Vous n’avez pas trop la pression à l’idée de succéder à des interprètes iconiques?
Damien Sargue : Bien sûr, certains de ces chanteurs sont intouchables. Mais, si je pars dans l’optique de me dire qu’il faut que je colle à la personne qui a chanté avant moi, c’est impossible. Il faut déjà savoir si vous pouvez avoir la chanson dans vos cordes, si elle est chantable dans votre registre. Puis après, il faut se l’approprier, c’est ça qui est intéressant. Donc non, pas de pression, mais une rigueur, c’est sûr ; on se le doit.
Prisca Demarez : J’avais déjà eu l’occasion de chausser les grandes chaussures de Barbra Streisand dans Cats. Il n’y a pas un jour où je n’ai pas été effrayée d’arriver devant cette chanson (« Memory », N.D.L.R.). Ça m’a servie tous les jours pour interpréter cette vieille artiste déchue qui est en train de mourir et qui a un dernier sursaut. Il n’y a pas un jour où je ne me suis pas servie de mes peurs. Et aujourd’hui, quand je la chante, j’ai cette même appréhension.
Les titres qui m’impressionnent le plus, ce sont ceux de Shirley Bassey et de Tina Turner. Ce sont des voix qui me passionnent, que j’étudie, que j’analyse. Ce sont des légendes, elles sont inégalées. Je pense que, finalement, je deviens l’éponge de toute cette énergie, mais je vais donner ma version à moi. Je ne vais certainement pas chercher à refaire ce qu’elles faisaient. Je me laisse porter par ces légendes : à la fois, cela m’effraye, me transcende et me porte. Je me prends un shoot de Shirley Bassey avant d’entrer en scène pour « Goldfinger » par exemple. J’aime bien me dire que je vais me connecter à son énergie.
Comment vous préparez-vous à un tel concert ?
Damien Sargue : Pour le moment, c’est beaucoup chacun chez soi. C’est beaucoup d’heures travail, de respiration et de technique. Ensuite, le but c’est de ne pas s’enfermer dans cela ; c’est Samuel Sené qui va nous diriger, et qui nous dirige déjà au cours de séances de piano-voix. Après, ce sera le grand bain.
Un duo de prévu ?
Prisca Demarez : Si tout le monde est très sage… le rappel pourrait être un duo.
D’autres projets en prévision ?
Prisca Demarez : Je lance mon premier one-woman-musical. C’est un musical ; ce ne sont que des reprises pour cette création, et chaque chanson fait avancer l’histoire. Ça s’appelle Vraie !, et c’est l’histoire d’une fille qui crée un spectacle pour rencontrer Bradley Cooper. Tout ce qui est raconté est vrai : ce sont mes histoires hyper-personnelles, mais de vie d’artiste. J’emmène tout le monde de l’autre côté du miroir. C’est une vie, mais c’est aussi une invitation à dire à chacun : « Ne laisse personne d’autre que toi te mettre des bâtons dans les roues. » C’est Prisca, mais c’est Prisca sur scène, Prisca « champagne ». C’est pour Avignon (off) au Théâtre de la Luna à 22h30. En septembre 2020, il y aura une belle reprise à Paris. On y retrouvera beaucoup de choses inattendues ! Je suis sur scène accompagnée d’Erwan Le Guen (violoncelliste) et de John Florencio (pianiste). Je suis mise en scène par un spécialiste du stand-up, Papy (qui a notamment découvert Blanche Gardin, M. Fraize…).
Damien Sargue : Je pars en Corée car j’ai des projets en Asie depuis quelques années maintenant. Il s’agit d’un nouveau projet que j’interprète avec Nicolas Turconi et Stéphane Métro. Nous l’avons écrit ensemble, et on tournera aux mois d’avril et de mai. Nous nous sommes inspirés de ces chanteurs de la belle époque de Las Vegas. Avec ce spectacle, on fait un tour du monde. Bonne humeur, bonne entente, des chansons extraordinaires. Petit bijou, pour l’Asie pour le moment. Nous interprétons du Broadway, de la chanson italienne, des chants lyriques… c’est assez barré ! Ce sera surtitré. On a un public qui nous suit beaucoup là-bas. Puis je repars en octobre en Russie, à Saint-Pétersbourg et à Moscou, et enfin je reviens en France pour Bond Symphonique, de novembre à février 2021 pour la tournée.
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Bond Symphonique
Avec Prisca Demarez, Damien Sargue et l’Orchestre Colonne — Musidrama dirigé par Samuel Sené.
Grand Rex, le 14 et 15 février 2020, puis en tournée dans toute la France. Réserver. Toutes les infos ici.
Regard en coulisse remercie l’hôtel Les Jardins du Faubourg qui nous ont accueillis pour cette rencontre.