Après le succès au Théâtre du Rond-Point, Tango y Tango revient sur scène au Théâtre Marigny à partir du 16 mai 2024 !
Plongez dans une milonga de Buenos Aires, un bar, une piste de danse, comme le rêve désenchanté d’une Argentine flamboyante. C’est là, sur un parquet de bal, que les couples se provoquent, se cherchent.
Juan a aimé, dansé, désespéré.
Jeanne veut apprendre à danser, elle est ivre d’envie.
Ada chante et le bandonéon joue.
Sur les musiques originales de Philippe Cohen Solal, cofondateur du Gotan Project, les danseurs traversent l’histoire de leur pays, ses guerres et ses mythes, sa dictature militaire, ses renaissances. Le romancier, scénariste et réalisateur Santiago Amigorena collecte toutes les facettes d’un territoire et d’un temps, ses joies et ses horreurs, son fol instinct de survie. Marcial Di Fonzo Bo, par les éclats du tango de sa ville d’origine, conduit des corps dans les passions d’un monde aux couleurs noires et rouges, irrigué à la sueur de la danse et au sang du désir.
Notre avis : « En regardant des danseurs de tango, on comprend quelque chose du monde qui ne peut se dire avec des mots », raconte le vieil Argentin à la jeune Française qui l’interroge. Venue chercher des réponses à sa quête identitaire, Jeanne nous entraîne au cœur d’une milonga de Buenos Aires, lascive et intemporelle, alors même que tout autour défile en images l’histoire d’une Argentine à feu et à sang. On y parle de passion, de révolte, d’amour perdu tandis que les corps se cherchent, s’aimantent et se tourmentent, sublimés par le cadre baroque du beau Théâtre Marigny. Les danseurs virevoltent avec grâce et puissance, les costumes flamboient à l’image du tango de cette Argentine déchirée, laissant le spectateur béat à chacune de leur sortie. Entre-temps, chansons et chorégraphies se succèdent, ponctuées de dialogues quelque peu décousus, et si l’on reconnaît la « patte » inspirée de Philippe Cohen Solal – cofondateur du Gotan Project – dans la composition musicale, le cœur de l’œuvre s’essouffle vite sans vraiment faire palpiter le nôtre. Tango y Tango offre une démonstration de tango à l’esthétique léchée, mais la fragile intrigue et la maigreur du récit contrastent avec la densité et la profondeur du tango. Reste que, si on se focalise sur la prestation chorégraphique des artistes et la force d’une musique aux accents de bandonéons et violons typiques du genre, le spectacle est plaisant.