Walt, la folie Disney

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Théâtre du Lucernaire – 53, rue Notre-Dame-des-Champs, 75006 Paris.
Du 5 novembre 2025 au 18 janvier 2026.
Renseignements et réservations sur le site du théâtre.

« Nous ne faisons pas des films pour gagner de l’argent, nous gagnons de l’argent pour faire plus de films » Walt Disney.

Qui était Walter Elias Disney ? Certainement, l’homme le plus méconnu de la terre. Un nom controversé, adulé, incompris… Coincé entre la vie et l’imaginaire, Walt avait un rêve : marquer l’histoire et offrir ses lettres de noblesse au cartoon. Prêt à tout pour atteindre le sublime, il a frôlé le divin et a touché la folie. Son histoire, comme celle de tous les génies, intrigue et fascine le monde entier. Cette pièce déroule le processus de création de Blanche-Neige, long, douloureux, semé d’obstacles, dans lequel il s’est engagé avec ses studios, un peu comme on emprunte une voie sans issue, avant de trouver la voie royale.

© Fabienne Rappeneau

Quand la création devient une obsession dévorante.
Si je suis honnête, je dirais que je travaille sur ce film depuis toujours.
Ou plus particulièrement depuis le jour où nous avons déménagé dans la ferme familiale de Marceline, Missouri, j’avais alors 5 ans.
C’est là que j’ai reçu de la part de ma Tante Margaret ma première boîte de crayons de couleurs et là encore que mon oncle Edmund m’emmenât dans les bois pour observer les animaux.
Pas un jour ne se passe sans que je ne pense aux vaches et leurs si beaux yeux, aux canards si drôles parce qu’ils ont toujours l’air en colère, aux cochons que je pontais à califourchon ou à Skinny mon porcelet, nourri au biberon, qui me suivait partout. Blanche-Neige s’est nourrie peu à peu des plus belles années de ma vie, Blanche-Neige, me colle à la peau.
En fait, Blanche-Neige, c’est moi !
Extrait de « Walt, la Folie Disney »

© Fabienne Rappeneau

Notre avis (représentation du 7 novembre 2025) : Si Blanche-Neige et les Sept Nains n’est pas le premier long métrage d’animation de l’histoire du cinéma, il est sans conteste un chef-d’œuvre qui marque un tournant dans l’histoire de l’animation par ses innovations tant techniques qu’artistiques. C’est aussi un budget de production phénoménal à l’époque pour un film de ce genre.

En 1933, Walt Disney décide de se libérer de Mickey Mouse. Tout le monde lui réclame des nouvelles aventures de la petite souris mais il a envie de réaliser un projet qu’il porte depuis l’enfance : un long-métrage d’après le conte des frères Grimm. Contre l’avis de son frère, contre les financeurs qui s’étonnent que le prochain dessin animé soit sans Mickey, Walt Disney se lance dans une des plus grandes aventures du cinéma d’animation.

En 1933, la production est lancée pour un budget prévisionnel de 250 000 $. Walt Disney ne lâchera rien, ne fera aucune concession. La foi inébranlable dans son projet et sa persévérance finiront par triompher des obstacles rencontrés... pour un budget final de 1,48 million de dollars !!!

Clément Vieu campe ce Walt Disney habité par ses certitudes, véritable bourreau de travail, guidé par une imagination débordante. Il ne s’agit pas d’une biographie mais d’une fiction inspirée de la vie de ce grand producteur. Nous suivons le créateur pendant les quatre années de gestation d’un de ses chefs-d’œuvre. On voit les années qui défilent et le budget qui s'envole. On l’écoute raconter comment il s’est battu contre l’avis de son frère, qui n’y croyait pas, et contre les banquiers, qui voulaient le lâcher. On le voit houspiller, motiver les dessinateurs des studios... On le voit mimer les personnages, esquisser des pas de danse... On comprend le sacrifice qu’il fait par rapport à sa vie familiale avec les nuits passées au studio.

La performance de Clément Vieu est remarquable. Grâce à son talent et son engagement, nous sommes tenus en haleine, nous suivons la folie créatrice de Walt Disney.

La belle scénographie de Juliette Azzopardi s’inscrit parfaitement dans la petite salle du Paradis au Lucernaire : un bureau transformable, un miroir sans tain, des projections sur un rideau de perles, de la neige...  C’est simple et très efficace.
Il faut voir Walt, la folie Disney pour comprendre que croire en ses rêves permet parfois de changer le monde ou, tout au moins, de donner les moyens de nous échapper d’un monde qui manque cruellement de poésie.

 

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