L’Amour vainqueur

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1978

Théâtre du Châtelet – Place du Châtelet, 75001 Paris.
Du 8 au 13 juin 2024.
Renseignements et réservations sur le site du Châtelet.

« Un con­te pour les enfants et les gens intel­li­gents ». C’est ain­si qu’Olivier Py car­ac­térise L’Amour vain­queur, son qua­trième spec­ta­cle inspiré des con­tes de Grimm. Inspirée de Demoi­selle Maleen, cette opérette en un acte, au style à la fois très épuré et très écrit, racon­te l’histoire d’une princesse amoureuse enfer­mée dans une tour par son père. Et en quit­tant sa tour, la princesse décou­vre un monde rav­agé par les con­flits et la mis­ère : il n’y a plus de fleurs ni d’abeilles… il n’y a plus rien. Dans un tel chaos, com­ment retrou­ver son prince ?

Notre avis : Il importe peu que L’Amour vain­queur soit qual­i­fié d’opérette ou de comédie musi­cale : il reste de toute façon des­tiné à un large pub­lic, à par­tir de 9 ans nous pré­cise t‑on. Ce spec­ta­cle créé en 2019 en Avi­gnon a déjà fait ses preuves et nous nous réjouis­sons de sa venue à Paris au Châtelet. Olivi­er Py à la mise en scène, égale­ment auteur du texte et de la musique, nous livre une œuvre exigeante. Le style épuré écrit en alexan­drins s’ac­corde par­faite­ment aux chan­sons inter­prétées par qua­tre inter­prètes de choix. Cer­tains d’en­tre eux seront égale­ment les musi­ciens qui inter­vi­en­nent dans le jeu et dans le chant.

Antoni Sykopou­los, arrangeur musi­cal, campe les rôles du Roi et du Général tout en se met­tant au piano, tan­dis que Pierre Lebon endosse ceux du prince ou…de la Fille de vais­selle ! La sopra­no et vio­lon­cel­liste Clé­men­tine Bour­goin joue la Princesse et retrou­ve ain­si une par­tie de l’équipe artis­tique de Mam’zelle Nitouche de 2019. Nous avons appré­cié la qual­ité de son champ éten­du dans les dis­ci­plines artis­tiques telles que le chant, la comédie et la musique – elle nous a défini­tive­ment con­quis. Flan­nan Obé, le Jar­dinier, fait preuve une fois de plus de sa facil­ité d’en­doss­er des emplois dif­férents dans les réper­toires musi­caux, pas­sant sans hésiter de l’opérette au cabaret ou à la chan­son française. Pierre-André Weitz, con­cep­teur de la scéno­gra­phie, des cos­tumes et du maquil­lage, restitue par­faite­ment l’am­biance un peu inquié­tante du réc­it tout en préser­vant la magie du con­te de Grimm. Les lumières de Bertrand Kil­ly s’in­tè­grent à mer­veille dans le cadre du Châtelet, devenu pour la cir­con­stance un écrin pour marionnettes.

L’Amour vain­queur rejoint la liste des spec­ta­cles intel­li­gents et instruc­tifs des­tinés à faire réfléchir petits et grands, comme par exem­ple Hep­ta, le grand voy­age du Petit Homme d’Adrien Biry-Vicente récem­ment présen­té à Paris. Ils ne cèdent pas à la facil­ité et deman­dent une atten­tion par­ti­c­ulière ; les spec­ta­teurs sont alors invités à pénétr­er dans des univers incon­nus dont ils sor­tiront gran­dis et défini­tive­ment émerveillés.

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