Machine de Cirque

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La Scala (grande salle) – 13, boulevard de Strasbourg, 75010 Paris.
Du 12 novembre 2024 au 5 janvier 2025.
Renseignements et réservations sur le site de La Scala Paris.

Poé­tiques et humoris­tiques… les six gars de Machine de Cirque ont vrai­ment tout pour plaire. Le seul hic : ils sont seuls au monde. Leur quête : con­tac­ter d’autres rescapés à l’aide d’une étrange machine. Y parvien­dront-ils ? Rien n’est moins cer­tain ! Ils se lais­sent aisé­ment dis­traire par leurs fan­tasmes inso­lites et ont un tal­ent cer­tain pour se met­tre dans des sit­u­a­tions périlleuses. On ne peut plus nor­mal ! Com­ment pour­raient-ils sur­vivre autrement à cet univers dépourvu de femmes et d’or­di­na­teurs ? Téméraires, touchants et comiques, ces six per­son­nages éclatés ont une com­plic­ité con­tagieuse. Ils manient de main de maître la planche coréenne, les quilles, la bat­terie, et même, la servi­ette de bain.

Notre avis : Bluffant ! Et d’au­tant plus que la prox­im­ité à la scène rend ce qui s’y passe encore plus haletant !

Depuis plusieurs décen­nies déjà, le cirque a pris le chemin d’un art total qui va au-delà du tra­di­tion­nel spec­ta­cle sous chapiteau : si les prouess­es exé­cutées repoussent tou­jours un peu plus les lim­ites physiques, elles se com­bi­nent volon­tiers et sub­tile­ment à la poésie, à l’hu­mour, à l’é­mo­tion, à l’ab­surde… C’est dans ce reg­istre con­tem­po­rain que la com­pag­nie Machine de Cirque s’est dévelop­pée depuis 2013 et pro­pose son spec­ta­cle à La Scala Paris, à la fois ver­tig­ineux, drôle et lyrique – tou­jours prop­ice à sus­citer dif­férentes sen­sa­tions chez un pub­lic irré­sistible­ment tenu en haleine. 

Un décor post-apoc­a­lyp­tique com­prenant un échafaudage autour duquel gravi­tent des objets et des instru­ments de musique con­stitue le « ter­rain de jeux » où s’é­bat­tent un musi­cien loufoque et cinq artistes cir­cassiens tout à fait sen­sa­tion­nels. Au rythme du per­cus­sion­niste fou, les per­for­mances s’en­chaî­nent – trapèze, haute voltige, jonglage de cha­peaux, de mas­sues, acro­baties au tra­vers de cerceaux… – tou­jours un peu plus extrêmes. Et quand on pense avoir assisté au max­i­mum de ce que peu­vent faire nos cinq ath­lètes, ils n’ont en réal­ité pas tout à fait dit leur dernier mot et en pro­posent encore un peu plus, tou­jours dans une appar­ente décon­trac­tion et une aisance dro­la­tique qui frisent la dés­in­vol­ture – tan­dis que, bien évidem­ment, nous autres restons inévitable­ment cap­tivés, bien calés sur nos sièges, les yeux écar­quil­lés. En plus de l’hu­mour, la poésie s’in­vite un peu partout, notam­ment dans un étour­dis­sant pas de deux avec bicy­clette. Au milieu de cette effer­ves­cence, on n’a absol­u­ment rien con­tre la pause sexy d’un numéro de servi­ettes qui, là aus­si, fascine sans peine un pub­lic ravi. Mais le stress ultime est à venir : une ultime joute sur planche coréenne rad­i­cale­ment épous­tou­flante, au cours de laque­lle on se demande si l’un d’en­tre eux ne va pas atter­rir dans le public !

On l’au­ra com­pris : ce spec­ta­cle d’une énergie inépuis­able est un con­den­sé de tous les fris­sons, du cirque comme on l’aime, sans modération.

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