La Joie

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Théâtre Montparnasse – 31, rue de la Gaité – 75014 Paris.
Représentations exceptionnelles les 3 et 10 mars 2025
Renseignements et réservations sur le site du théâtre.

Solaro traverse les épreuves de l’existence avec une faculté que les autres n’ont pas : il sait jouir du moment présent. Voici son histoire, celle d’un homme joyeux qui accepte tout ce qui lui arrive.

Cette adaptation théâtrale est aussi une invitation à la réflexion, à comprendre ce qu’est la Joie, cette force mystérieuse qui à tout instant, peut rendre notre vie exaltante.

Notre avis : Un décor bleu azur, le tee-shirt bleu de Solaro se fond dans le « ciel bleu » qui l’accompagne partout, tissant la trame de ses aventures. Seul en scène, il nous raconte sa vie et comment, de tout, même du pire, il parvient à extraire un sentiment de joie.

Solaro mène une vie tranquille qu’il traverse avec candeur et une innocence hors du commun. Lorsqu’il rend visite à sa mère, qui vit ses derniers instants, le soignant lui annonce que ses jours sont comptés et lui de répondre sourire aux lèvres : « Oui mais aujourd’hui, comment va-t-elle aujourd’hui ? ».

Mais comme rien ne dure éternellement quand bien même on ne s’attache qu’au présent, la routine bien huilée du quotidien de Solaro bascule soudainement. Les événements tragiques s’enchaînent sans toutefois ternir l’ancrage du héros dans l’instant présent, ni son étrange capacité à s’émerveiller de tout.

Cette adaptation du livre La Joie de Charles Pépin (philosophe, auteur et chroniqueur) doit essentiellement son succès – 96e représentation ce lundi soir – à la performance d’Olivier Ruidavet, qui donne vie à ce personnage si singulier avec grâce et talent. Notons que vous pouvez voir également le comédien dans le premier long-métrage de Stéphane Ly-Cuong : Dans la cuisine des Nguyễn.

Le texte est fluide, parfois drôle, précis et dense. Malgré un débit soutenu et galopant offrant au spectateur maintes occasions de sortir du fil narratif, Olivier accomplit la prouesse de nous maintenir à bord, ancrés à son récit. Parce qu’il faut bien l’avouer : le propos et les pistes de réflexion sont si multiples que le spectateur se perd parfois un peu dans l’innocence et la béatitude déconcertantes de son héros.

Libre à chacun d’interpréter le sens de l’œuvre (et c’est tant mieux) car s’il cultive un contentement à tout épreuve, Solaro n’est véritablement touché par le monde qui l’entoure que dans une joyeuse indifférence. Passivité, renoncement, sagesse ? Dans l’acceptation pure et simple de ce qui peut arriver ou de ce qui n’arrive pas, la palette de ses émotions diffère, somme toute, assez peu.

Il n’en reste pas moins qu'Olivier/Solaro semble libre bien que le décor exigu en définisse les limites comme pour nous rappeler que la liberté n’est jamais totale. Il joue, danse et chante avec conviction et justesse contribuant – une fois n’est pas coutume – à un élan commun de joie collective. Un avant-dernier éclat (il reste encore une représentation) avant que le rideau ne retombe sur cette parenthèse vibrante.

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