Wonderful World

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Studio Hébertot – 78 bis, boulevard des Batignolles, 75017 Paris.
Du 19 novembre 2025 au 28 janvier 2026. Les lundis et mercredis à 21h, relâche le 24 décembre.
Renseignements et réservations sur le site du théâtre.

Comment rester aussi léger qu’une paillette écoresponsable dans ce monde merveilleux, mais pour le moins troublé ?

Nourrie aux happy endings, une chanteuse interroge l’époque avec humour, swing et lucidité. Pas facile de chanter « New York, New York » en pensant à son bilan carbone, de défendre « The Man I Love » en voulant déconstruire le patriarcat, ni de rêver alors que les voyants sont au rouge… Éco-anxiété, rêve américain à bout de souffle, fragilité de la culture, féminisme : les grands défis d’aujourd’hui côtoient des chansons culte, de Cabaret à My Fair Lady en passant par Michel Legrand, revisitées par une pianiste et une violoncelliste-contrebassiste virtuoses.

Broadway à l’heure de Don’t Look Up, entre concert et stand-up, votre mission si vous l’acceptez : réenchantement !

Don’t speak French? No worries! Just enjoy this Broadway concert and laugh along when your French neighbor smiles!

Wonderfull World ©Wilfried Kufferath

Notre avis (représentation du 24 novembre 2025) : Quand on parle de comédie musicale américaine, on pense bien souvent à l’âge d’or du genre avec des productions joyeuses, des films colorés, des musiques aux rythmes entraînants mais… aujourd’hui peut-on encore chanter My Fair Lady sans penser à la condition féminine de cette pauvre Eliza modelée par un Professeur Higgins misogyne ? Est-il possible de chanter « I Love America » lorsqu’on voit ce qui se passe aux États-Unis ? Peut-être que la vie est un cabaret (« Life is a Cabaret »), mais la montée du populisme en Europe peut rappeler l’époque dans laquelle se situe la comédie musicale tirée du roman de Christopher Isherwood, Adieu à Berlin.

Laetitia Ayrès a écrit un spectacle entre stand-up et récital avec un angle original : est-il possible de continuer à ne voir que le côté « paillettes » de la comédie musicale et rester insensible aux situations de certains protagonistes ou des histoires qu’elles racontent ? Et surtout comment voir et entendre ces œuvres avec notre regard du XXIe siècle ou le filtre du mouvement #metoo par exemple ?

Wonderfull World ©Wilfried Kufferath

Mais, n’ayez crainte, le ton du spectacle reste léger. Laetitia Ayrès, merveilleusement accompagnée par Maëlise Parisot et Orane Donnadieu (le soir de notre venue) nous entraîne avec plaisir dans sa réflexion et sa quête d’un happy ending qui n’a d’autre but que de partager avec nous ces tubes que sont « I Could Have Danced All Night », « The Man I Love », « La Chanson de Delphine », « Amour, Amour », « Le Jazz Hot! »…
Elle nous rappelle aussi que, si tout est merveilleux au royaume de la comédie musicale, il faut rester vigilant lorsque la culture est fragilisée par des baisses de subventions et autres attaques idéologiques.
Alors soyons optimistes et quittons-nous en chantant « Let the Sunshine In » !

 

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