Folle nuit à Paris (Critique)

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Texte et paroles : Thomas Cannariato
Mise en scène: Mad­lyn Farjot
Arrange­ments : Johan Farjot
Eclairage : Col­ine Fairfort
Dis­tri­b­u­tion : Jeanne Jérosme ou Emi­lie Weber, Math­ieu Bec­querelle ou Zacharie Saal, Thomas Can­nar­i­a­to, Ben­jamin Pras ou Math­ieu Mey­er (piano).

Dernière créa­tion de la com­pag­nie Pliez Bagage.

Résumé : Folle Nuit à Paris imag­ine la ren­con­tre mou­ve­men­tée entre Elsa et Louis juste avant qu’ils ne devi­en­nent Elsa Tri­o­let et Louis Aragon, deux immenses artistes qui vécurent une des plus célèbres his­toires d’amour et dont nous suiv­ons les prémices. Cette his­toire a lieu dans le Paris des années folles. Elle se déroule en une seule nuit, une nuit sur­réal­iste qu’ils vivront à cent à l’heure. Pour­suiv­is par la police et par la pègre, ils crois­eront en route les artistes qui ont don­né à Paris sa renom­mée mon­di­ale : Dali, Hem­ing­way, Cocteau… quelque part entre After Hours de Mar­tin Scors­ese et Mid­night in Paris de Woody Allen.

Notre avis : Folle nuit à Paris est une comédie musi­cale « de poche » qui racon­te l’histoire rocam­bo­lesque de la ren­con­tre de deux per­son­nages (Elsa et Louis), inter­prétés par deux comé­di­ens totale­ment déjan­tés, Jeanne Jérosme et Math­ieu Bec­querelle (respec­tive­ment en alter­nance avec Emi­lie Weber et Zacharie Saal). Le duo est com­plété par Thomas Can­nar­i­a­to, égale­ment auteur du spec­ta­cle. L’histoire est amu­sante, et nous sat­is­fait par l’absurdité de ses péripéties : la ren­con­tre tout au long de la nuit avec les per­son­nal­ités his­toriques telles que Sal­vador Dali, Hem­ing­way, ou Cocteau, fait le charme de cette pièce musi­cale. Les trois comé­di­ens inter­prè­tent une demi-douzaine de per­son­nages cha­cun, mais la mise en scène reste effi­cace avec un jeu d’accessoires min­i­mal­istes mais explicites.
Quelques petits bémols dans l’écriture cepen­dant… La réso­nance voulue avec le monde actuel n’est pas très con­va­in­cante, avec un peu trop de couch­es nar­ra­tives (his­toire dans l’histoire dans l’histoire) qui per­dent le spec­ta­teur plus qu’elles ne le tien­nent en haleine. Il aurait peut-être été judi­cieux de con­cen­tr­er tout le pro­pos sur ce qui fait le réel charme de cette mini pièce : la « folle nuit à Paris » ; pas le temps pour une trame qui s’éparpille sur plusieurs généra­tions. La nar­ra­tion de cette aven­ture est par­fois altérée par un change­ment soudain de nar­ra­teur. Enfin, le choix des repris­es musi­cales manque un peu de cohérence, avec un scé­nario qui se pro­jette dans les années folles (on nous pro­pose alors du Duke Elling­ton), ponc­tué par des chan­sons plus con­tem­po­raines (Matthieu Che­did, Claude Nougaro). Les trois chanteurs les inter­prè­tent cepen­dant avec une justesse et une légèreté qui nous trans­portent dans le roman­tisme et le car­ac­tère décalé de cette « folle nuit », qui reste donc un bon moment à pass­er en famille, et une bonne occa­sion venir (re)découvrir ces artistes.