Music of my life (Critique)

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Un film de Gurinder Chad­ha, adap­té du livre de Sar­fraz Man­zoor — basé sur des chan­sons de Bruce Springsteen

Avec : Viveik Kalra, Kul­vin­der Ghir,…

Sor­tie le 11 sep­tem­bre 2019

1987, Angleterre.
Javed, ado­les­cent d’origine pak­istanaise, grandit à Luton, une petite ville qui n’échappe pas à un dif­fi­cile cli­mat social. Il se réfugie dans l’écriture pour échap­per au racisme et au des­tin que son père, très con­ser­va­teur, imag­ine pour lui. Mais sa vie va être boulever­sée le jour où l’un de ses cama­rades lui fait décou­vrir l’univers de Bruce Spring­steen. Il est frap­pé par les paroles des chan­sons qui décrivent exacte­ment ce qu’il ressent. Javed va alors appren­dre à com­pren­dre sa famille et trou­ver sa pro­pre voie…

Notre avis : Basé sur une his­toire vraie, soit celle de Sar­fraz Man­zoor, ce film, s’il ne manque pas de bonnes inten­tions, souf­fre de vouloir à tout prix être un « feel good movie ». Pour­tant le des­tin de Javed, pak­istanais en butte à la vie morne de la petite ville de Luton cru­elle­ment touchée par le chô­mage en cette fin des années 80 et qui va trou­ver un sens à sa vie grâce aux chan­sons de Bruce Spring­steen, aurait de quoi con­va­in­cre. Une famille amu­sante, dirigée par un père strict (et un rien car­i­cat­ur­al), une mère aimante, une sœur secrète­ment délurée offrent un écrin qui évite le mis­éra­bil­isme mais per­met, dans ce quarti­er pop­u­laire de la ville, de traiter du racisme qui s’exprime par éclats. D’autres per­son­nages pos­sè­dent un poten­tiel dra­maturgique évi­dent, telle cette prof de lit­téra­ture anti-Thatch­er qui per­met au jeune héros de pren­dre con­fi­ance en lui en lisant ses poèmes, un ami d’enfance aspi­rant chanteur qui se croit dans le vent, mais qui se révèle un peu à la ramasse et un pote de classe, Roots, par qui l’épanouissement va arriv­er puisque c’est lui qui prête deux cas­settes du « boss » à son camarade.

Tous ces ingré­di­ents parais­sent idéaux pour aboutir à un film social, dra­ma­tique et drôle, totale­ment dans les cordes de cinéastes bri­tan­niques. Or, si le film se décou­vre sans déplaisir, rien ne colle véri­ta­ble­ment. Faute, donc, à un scé­nario où tout sem­ble trop arrangé dans une pro­gres­sion dra­ma­tique prévis­i­ble, les scènes incon­tourn­ables ne sur­pren­nent pas… Bien enten­du, la force du film reste la décou­verte ou redé­cou­verte des chan­sons de Bruce Spring­steen, qui réson­nent par­faite­ment avec la vie de l’adolescent. Les chan­sons ont un réel pou­voir, c’est le mes­sage prin­ci­pal du film, celui auquel on s’attache et qui mérite d’être défendu. Il était à prévoir que durant le générique de fin la cinéaste nous fasse décou­vrir les pho­tos du « vrai » Javed et de son entourage. C’est bien le cas et l’on se prend à rêver d’une séquence inex­is­tante dans le film, celle durant laque­lle Spring­steen, qui a eu vent du livre de Man­zoor, l’a lu et appré­cié, vient saluer le jeune adulte, accom­pa­g­né par la future réal­isatrice du long-métrage, dans une queue lors d’une avant pre­mière et qui manque de s’évanouir ! Cette anec­dote est relatée dans le dossier de presse et offre une autre per­spec­tive pour le film, tout comme les pho­tos de fin où l’on finit par voir le fan et son idole pos­er fière­ment côte à côte.

Ici la bande annonce.