L’annonce était inattendue et s’est diffusée comme une trainée de poudre sur les réseaux sociaux : à la rentrée prochaine, Charlie et la Chocolaterie s’installera au théâtre du Gymnase. Le show, tiré du célèbre roman de Roald Dahl, se donnera à Paris, à partir du 23 septembre 2020. Une production que l’on doit à Alexandre Piot. Après les très réussis Oliver Twist, Bô le voyage musical ou encore Robin des Bois, la légende ou presque, qui avaient enchanté public et critiques, l’ancien directeur artistique s’est confié à Regard en Coulisse.
Vous venez d’annoncer votre prochaine production : Charlie et la Chocolaterie. Pourquoi ce choix ?
La réponse est simple : je veux émerveiller le public ! Car il en a besoin ces temps-ci. Plus sérieusement, après deux créations totales : Oliver Twist, le musical à la Salle Gaveau en 2016 (Trophée de la comédie musicale 2017) et Bô un an plus tard (Trophée du spectacle musical 2018), je réfléchissais à une adaptation. Mais pas autour de thèmes graves ou tristes : l’époque actuelle est suffisamment dure comme cela. En discutant avec Philippe Hersen, cela nous est apparu comme une évidence, il fallait Charlie à Paris ! Avec Philippe, à qui l’on doit notamment Flashdance ou Priscilla, folle du désert, nous avons un point commun, celui d’aimer monter et produire des shows. Nous avons donc décidé de nous lancer dans cette aventure, un nouveau défi pour moi, puisque c’est la première fois que j’adapte un show existant, que Philippe mettra en scène. L’objectif est simple : faire rêver les spectateurs, les petits comme les grands, avec cette célèbre histoire. Après Londres et Broadway, Charlie Bucket, Willy Wonka et naturellement les Oompa Loompas vont donc débarquer à Paris !
Quelle version du spectacle allez-vous présenter ?
Avant d’être un show, Charlie et la Chocolaterie est d’abord un roman du britannique Roald Dahl, publié en 1964 aux États-Unis et qui a séduit des millions de lecteurs dans le monde entier. Le grand public a surtout en tête le film de Tim Burton avec Johnny Depp ; un autre existe, il date de 1971, réalisé Mel Stuart avec Gene Wilder. Le roman a donc inspiré diverses formes, mais n’est devenu un spectacle musical que très récemment, en juin 2013 à Londres, sous la plume de David Greig, avant d’être retravaillé pour Broadway où il a été présenté en 2017. La musique a été composée par Marc Shaiman, qui a signé également les lyrics avec Scott Wittman. C’est un tandem formidable, habitué des nominations aux Tony Awards, aux Golden Globes et même aux Oscars ! Ils ont d’ailleurs reçu un Tony pour Hairspray, et leur travail pour Le Retour de Mary Poppins a fait l’unanimité. Leur Charly tourne en ce moment partout aux États-Unis. Et après Sydney en 2019, le show vient de débuter en Italie, à Milan. Pour Paris, nous avons choisi la version de Broadway. Tout se fait en lien étroit avec le trio créatif. Nous avons la chance qu’ils nous accompagnent totalement dans le projet.
Pourquoi une salle comme le Gymnase ? N’est-ce pas trop petit ?
Pour ce genre de spectacle, il faut créer une atmosphère, une intimité. Je ne voulais pas une salle immense et froide. J’ai donc cherché un lieu à taille humaine. Le Gymnase est de ceux-là. J’aime le côté intime, écrin, de ce célèbre théâtre des Grands Boulevards. J’entends déjà certains dire que l’ouverture de scène n’est pas suffisante. Bien sûr que si ! Tout sera conçu pour notre version parisienne tout simplement. Il ne s’agit pas de copier bêtement mais de proposer notre propre Charlie. En tenant compte de la configuration des lieux, aussi bien sur scène, que tout autour. Nous voulons offrir une féerie au public, à l’image du livre. Je rêve notamment de transformer le théâtre en une grande usine de chocolat. Pour que le spectateur soit plongé, dès son arrivée, dans l’ambiance. J’imagine un orgue de barbarie, des friandises, des barbes à papa, des bonbons… mais aussi partout le W de Wonka. Rien n’est arrêté, mais le violet (couleur de la chocolaterie, N.D.L.R.) devrait envahir les lieux. Et pourquoi ne pas faire couler du chocolat sur la façade du théâtre, ou diffuser des odeurs de cacao ? Tout est possible ! Les spectateurs ne viendront pas dans une salle de spectacle, ils entreront dans un univers merveilleux. Cela sera surprenant et fantastique ! Une mise en bouche avant le plus important : le spectacle.
Sur le spectacle justement, que pouvez-vous d’ores et déjà annoncer ?
Nous présenterons donc la version de Broadway, que Philippe Hersen a traduite, en lien avec l’équipe créative, David, Marc et Scott. C’est une version plus contemporaine de l’histoire originale. Naturellement, toutes les chansons seront présentées en français, et le public retrouvera tous les titres légendaires : « The Candy Man », « Pure Imagination », « (I’ve Got a) Golden Ticket », etc.
Autour du jeune Charlie, que nous n’avons pas encore trouvé, il y aura plus d’une vingtaine d’artistes sur scène, accompagnés évidemment par des musiciens en live.
Les chanteurs ne sont jamais aussi bons que soutenus en direct. Nous aurons donc une dizaine de musiciens, au balcon, que dirigera Laurent Bertaud. Concernant la mise en scène, tout est en cours de réflexion, mais ce sera féerique. À l’époque d’Oliver, nous n’avions pas hésité à creuser spécialement des trappes pour des effets de surprise… Désormais, nous préparons le casting. Il aura lieu avant décembre. Il nous faut notamment trouver plusieurs enfants pour interpréter Charlie. D’ailleurs, ce prénom ne me quitte pas. Mon grand-père s’appelait Charles, mon père s’appelait Charles, et plus incroyable encore, l’un de ses surnoms était Chocolat… Il n’y a pas de hasard, je devais produire Charlie et la Chocolaterie !
Charlie et la Chocolaterie
A partir du 23 septembre 2020 au théâtre du Gymnase.
Ouverture de la billetterie prochainement.
Le casting aura lieu en décembre. Il sera annoncé sur Regard en Coulisse.