Dans la période de crise sanitaire traversée en ce moment, il est important de souligner que le travail continue pour les compagnies de théâtre et de comédie musicale… en attendant avec impatience la réouverture officielle des salles !
La pièce Quand j’avais cinq ans, je m’ai tué en est l’exemple même puisque les répétitions ont pu se poursuivre durant le second confinement et encore aujourd’hui. Nous avons pu entrer quelques instants dans cette bulle de créativité.
Le sujet est a priori délicat : le petit Gil a fait quelque chose d’insupportable aux yeux des adultes. En unique réponse à cet acte supposé, il a été placé dans cet établissement dirigé par le docteur Nevele afin qu’il redevienne un bon petit citoyen. Gil est enfermé dans une résidence spécialisée pour « troubles du comportement avec symptômes schizoïdes ». Il est ici à cause de ce qu’il a fait à Jessica. Tout au long de cette histoire, nous sommes dans la tête de Gil. Nous avançons dans le récit, en parallèle entre ce qu’il vit au présent dans la résidence-home d’enfants Les Pâquerettes et les événements qu’il a vécus dans sa vie d’avant. Nous assistons à un aller-retour permanent entre passé et présent, à travers sa vie et sa façon de voir le monde, essayant seulement de résoudre cette unique question : qu’a‑t-il fait à Jessica ? Au fil du récit, il tente de comprendre, petit à petit, la raison de sa présence ici. Nous cherchons avec lui.
Pendant plus de deux heures, le spectateur en prendra plein la vue, tant Barthélémy Fortier à la mise en scène a redoublé d’idées, d’effets, d’installations et d’accessoires pour transporter le public d’une ambiance à une autre. La technologie se met à disposition du texte et les effets sonores et instrumentalisations, joués en direct, rythment la trame narrative de l’œuvre de Howard Buten avec brio.
La musique et la danse suivent les acteurs et se mêlent au cours de l’histoire. Des reprises intéressantes de « I Need a Hero » et de « I’m Still Standing » apparaissent dans cette pièce contemporaine et les comédiens ne comptent pas leurs efforts pour embarquer la salle dans leur récit.
Amateurs de nouveautés et d’originalités ou simples curieux, ne perdez pas de vue cette pièce surprenante et restez attentifs !
À l’heure actuelle, les derniers réglages sont à l’étude pour la troupe. Tout ce que nous avons découvert annonce un spectacle très prometteur.
Crédit photos: Charlène Brun