Voilà bien un titre d’article que nous aurions aimé ne jamais avoir à écrire. Pourtant le 26 novembre 2021, Stephen Sondheim est parti. Si sa santé vacillait un peu, rien ne pouvait prédire ce décès soudain qui stupéfie les amoureux de la comédie musicale à travers le monde. Voici encore quelques jours, il donnait une interview au New York Times, évoquant sa future pièce musicale, qu’il n’aura donc jamais la possibilité de terminer.
Nous reviendrons plus avant sur cette impressionnante carrière, sur cette figure qui atteint de son vivant le statut de légende. Celui qui se définissait comme un grand adepte de la procrastination aura su trouver les mots et les musiques dans les chansons de ses musicals pour toucher un public incroyablement large. Curieux du travail des autres, s’estimant « chanceux » que ses œuvres soient toujours et encore montées, il n’a eu de cesse d’être présent, toujours. Présent, il le sera sans doute éternellement, d’une autre manière.
Et, grâce à l’opiniâtreté de Jean-Luc Choplin, savourons la chance que nous avons eue de découvrir au Châtelet plusieurs de ses œuvres dans de splendides mises en scène : A Little Night Music, Sunday in the Park with George, Sweeney Todd, Into the Woods, Passion… Sans oublier la création française de Follies à l’Opéra de Toulon. Il en était heureux.
Laurent Valière, qui a eu la possibilité de l’interviewer à de nombreuses reprises pour 42e rue, lui consacre ce dimanche une émission spéciale.
Nous, toute l’équipe de Regard en Coulisse, n’aurons jamais les mots pour remercier ce génie, terme pour le coup non galvaudé, pour tout ce qu’il a pu représenter, toute la force, l’inspiration qu’il a pu nous transmettre. Ses œuvres nous permettent de le saluer encore et encore. « Dieu », comme on le qualifiait à Broadway, ne peut, de toute façon, jamais disparaître.