Larry Blank, de New York à Toulon

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Le chef d'orchestre revient à l'Opéra de Toulon pour diriger Wonderful Town.

Nous avions déjà pu faire l’éloge de la pro­duc­tion de Won­der­ful Town lors de sa créa­tion en 2018 à l’Opéra de Toulon, et c’est avec plaisir que nous accueil­lons son retour ce week-end. Nous avons eu la chance de ren­con­tr­er le directeur musi­cal du spec­ta­cle, tout droit débar­qué de Los Ange­les : Lar­ry Blank.

Aujour­d’hui chef d’orchestre émérite et très demandé, il a fait ses débuts à Broad­way à l’âge de 22 ans. Il a dirigé de nom­breux spec­ta­cles en tournées partout aux États-Unis, comme A Cho­rus Line, Evi­ta, The Phan­tom of the Opera… Il tra­vaille aus­si comme arrangeur et orches­tra­teur, et nav­igue dans l’u­nivers de la comédie musi­cale prin­ci­pale­ment entre New York, Los Ange­les, Lon­dres et… Toulon !

Que représente Won­der­ful Town pour vous ?
Won­der­ful Town est une œuvre qui m’in­téresse car elle traite de la ville de New York. Elle a été écrite en 1953 mais l’his­toire se déroule dans les années 1930. Le con­texte a été un peu mod­i­fié et mis à jour pour l’Opéra de Toulon, mais il s’ag­it tou­jours d’un autre temps et d’un autre lieu. En 1944, Bet­ty Com­den, Adolph Green et Leonard Bern­stein ren­con­trent un grand suc­cès avec On the Town mis en scène par George Abbott. Lorsque la nou­velle créa­tion Won­der­ful Town fut plan­i­fiée, un nou­veau com­pos­i­teur et paroli­er était cen­sé écrire ce spec­ta­cle. Cela n’a finale­ment pas fonc­tion­né, alors George Abbott a fait revenir l’équipe gag­nante de On the Town pour com­pos­er le livret.

Pou­vez-vous nous par­ler de la musique de Bern­stein et de la par­ti­tion de cette œuvre en particulier ?
Bern­stein était un chef d’orchestre sym­phonique et un com­pos­i­teur déjà renom­mé à l’époque ; Com­den et Green étaient eux aus­si des paroliers à suc­cès. Le spec­ta­cle a une belle par­ti­tion, un peu aven­tureuse pour le théâtre musi­cal de New York de l’époque certes ! Cer­taines chan­sons comme « What a Waste » et « Wrong Note Rag » étaient bien en avance sur leur temps en 1953, au moins par rap­port aux stan­dards des comédies musi­cales de Broad­way. On peut même enten­dre dans quelques morceaux les prémices de ce qui est devenu la musique de West Side Sto­ry de Bern­stein et Sond­heim en 1957.

Ce n’est pas votre pre­mière coopéra­tion avec l’Opéra de Toulon. Com­ment cette rela­tion est-elle née ?
Il y a cinq ans, mon ami David Charles Abell devait diriger Won­der­ful Town à Toulon. Il a finale­ment eu un con­flit d’emploi du temps et m’a recom­mandé à Claude-Hen­ri Bon­net [le directeur de l’Opéra de Toulon à l’époque, N.D.L.R.] et Mila Lam­dani comme rem­plaçant. Nous nous sommes alors ren­con­trés et je suis revenu plusieurs fois pour des con­certs de style Broad­way et la pro­duc­tion de South Pacif­ic l’an­née dernière.

Quelles dif­férences notez-vous entre le tra­vail en France et aux États-Unis ?
J’aime beau­coup tra­vailler en France. Surtout à Toulon. J’aime telle­ment la France que ma femme et moi avons décidé de pass­er plus de temps ici pour de petites escapades loin de notre mai­son à Los Ange­les. C’est un autre style de vie en France. Cepen­dant, le cli­mat à Toulon est très sim­i­laire à notre cli­mat chez nous en Cal­i­fornie. J’aime le style plus décon­trac­té. Cepen­dant, l’orchestre et l’équipe de pro­duc­tion de l’Opéra de Toulon sont de pre­mière classe et très bien dirigés par Jérôme Brunetière. C’est tou­jours un plaisir de revenir à Toulon et dans ce bel opéra !

Quels sont vos futurs pro­jets ? Y en aura t‑il en France ?
Après Won­der­ful Town, je me rends directe­ment à Lon­dres depuis Toulon pour être le directeur musi­cal des Olivi­er Awards au Roy­al Albert Hall le 2 avril. Je retourn­erai à Los Ange­les après cela pour assumer mes fonc­tions d’été en tant que chef d’orchestre rési­dent du Pasade­na Sym­pho­ny en Cal­i­fornie. J’ai hâte de pour­suiv­re mes aven­tures en France !

© Frédéric Stéphan

Won­der­ful Town est à l’af­fiche de l’Opéra de Toulon les 24, 25 et 26 mars. Réser­va­tions en suiv­ant ce lien.

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