Fatatras !

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Théâtre de Poche Montparnasse – 75 boulevard du Montparnasse, 75006 Paris.
Du 11 janvier au 3 mars 2024. Du mardi au samedi à 19h. Le dimanche à 15h.
Relâches le 14 janvier et les 1er, 10 et 27 février.
Pour réserver vos places, cliquez ici.

Bien­v­enue chez Jacques Prévert, le poète, le cinéaste, le lib­er­taire, l’anarchiste, le sur­réal­iste… Fata­tras ! c’est un joyeux hom­mage au plus pop­u­laire de nos poètes modernes.

Un voy­age en fan­taisie dans l’univers de cet intem­porel jon­gleur de mots, ryth­mé par les com­po­si­tions de Joseph Kos­ma qui l’a mis en musique.

Notre avis : Quel délice que ce spec­ta­cle porté par ce tan­dem épatant com­posé d’Anne Baquet et de Jean-Paul Far­ré. Sans didac­tisme, ils ont pioché dans l’œuvre du grand Jacques au gré de leurs envies, de leurs intu­itions, et offrent au spec­ta­teur un moment enchanteur. Impos­si­ble de résis­ter aux bons mots du poète, aux pris­es de posi­tion human­istes con­tenues dans ses poèmes. Ceint dans le petit théâtre du Poche Mont­par­nasse, les deux artistes et leur met­teur en scène savent tir­er par­ti d’un plateau réduit. Les draps, recou­vrant divers objets, se dévoilent au fur et à mesure de la représen­ta­tion, libérant tan­tôt une malle, tan­tôt un xylo­phone ou encore un orgue de bar­barie : instru­ments qui vien­dront par­fois soutenir le chant des artistes. Impec­ca­bles dans la dic­tion, mélodieuses quand il s’agit de chanter, les voix por­tent haut les mots du poète qui s’impriment durable­ment dans la mémoire des spec­ta­teurs. Le choix des textes sug­gère un par­cours dans l’œuvre de l’artiste où l’aphorisme rigo­lard côtoie un texte bien plus som­bre et engagé. Lumineux spec­ta­cle qui donne en out­re envie de se rep­longer dans l’univers de cet artiste si attachant.

Fata­tras ! ©Alex­is Rauber

Si vous en avez la pos­si­bil­ité, n’hésitez pas à vis­iter la mai­son de Prévert sise dans le Cotentin, à prox­im­ité de Port-Racine (le plus petit port de France) de même que le jardin, situé non loin, qui lui est dédié et dans lequel, au détour d’un petit chemin, sur­gi­ra un poème écrit sur un tableau apposé à un arbre ou encore, se prélas­sant dans le petit ruis­seau, une baleine qu’il vaut mieux éviter d’aller pêch­er ; les con­séquences, c’est bien con­nu, en sont fâcheuses. C’est d’ailleurs avec cette “Pêche à la baleine”, mise en musique par Joseph Kos­ma, que s’ouvre ce spec­ta­cle que les jeunes généra­tions feraient bien de décou­vrir, tant la plume de Prévert est intem­porelle. S’il était ques­tion de ne retenir qu’une cita­tion du poète, notre choix se porterait sans doute vers : “La poésie, c’est le plus joli surnom qu’on donne à la vie.” Ce spec­ta­cle en est la preuve.

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