Quel triste vendredi en apprenant, par le biais de sa fille Émilie, le décès de Philippe Chatel, à 72 ans. Une crise cardiaque a emporté l’auteur-compositeur et interprète, dont les divers titres ont ponctué les années 70. On le définit alors comme un « chanteur sentimental à tubes »…
C’est bien entendu le conte musical Émilie Jolie auquel nous pensons avant tout. En le créant en 1979 pour sa fille alors âgée de 3 ans, l’auteur-compositeur a inventé tout un univers où la tendresse, l’espièglerie s’allient pour essayer d’endormir l’enfant. Mais la petite fille, encouragée par un narrateur perspicace, va permettre aux autres personnages de se retrouver afin d’aider la sorcière à devenir gentille en rencontrant le Prince charmant débutant, que Philippe Chatel incarna dans la version originale de l’œuvre. La distribution de cette première version reste époustouflante : Françoise Hardy, Sylvie Vartan, Georges Brassens, Laurent Voulzy, Alain Chamfort, Eddy Mitchell, Julien Clerc… et Henri Salvador dans le rôle du narrateur.
Il faut croire que Philippe Chatel a visé juste puisque ce conte musical a très vite remporté un vif succès et, depuis sa création, qu’il a été adapté à de multiples reprises. De nouveaux personnages ont été ajoutés dans la version de 1997 (un enregistrement avec une distribution tout aussi époustouflante, d’Alain Bashung à Maurane en passant par Danielle Darrieux) : le conte s’est modernisé, sans toutefois perdre de sa magie mélancolique. Car il s’agit bien d’un récit d’apprentissage où tout est un peu moins rose qu’il n’y paraît.
Tristesse, donc, que cette disparition qui rend Émilie, le personnage, orpheline et, un peu, tous les amoureux de ce conte immortel.
Vous pouvez visionner l’adaptation du conte original par Jean-Christophe Averty en cliquant ici (il est également disponible sur la plateforme de l’INA). Diane Dufresne y remplace Sylvie Vartan en autruche qui n’a qu’un rêve : Broadway.