Vous avez démarré votre carrière artistique très jeune…
Effectivement. Dès l’âge de 11 ans, j’ai intégré la maîtrise (chœur d’enfants) de l’Opéra royal de Wallonie et j’y suis resté cinq années avant d’enchaîner avec le Théâtre Arlequin de Liège sur trois productions, dont Le Petit Prince en Belgique.
Vos parents ont-ils adhéré tout de suite à ce choix artistique ?
Ils ne s’y sont pas opposés, d’autant que deux années d’études de droit ont suivi, histoire de lancer des études à proprement parler.
À l’époque, je n’avais pas imaginé que cela pouvait devenir mon métier à part entière. Mais l’attrait de la scène étant irrésistible, j’ai auditionné pour intégrer le Cours Florent à Paris, où j’ai été admis directement en 2e année. Ma fin de formation a été honorée par deux prix ; j’ai pu ainsi, en 2009, réaliser ma première mise en scène en « travail de fin d’études » (spectacle Moulin Rouge!).
Vous vouliez évoquer une rencontre déterminante dans votre parcours artistique.
En effet : celle avec Michel Durand, chorégraphe et directeur de l’option comédie musicale des Cours Florent (à l’époque où la formation complète n’existait pas encore). Il m’a donné le goût de cette discipline, goût qui ne me quittera plus jamais. J’ai aimé, dans cette école, le rapport au théâtre, qui constituait mon moteur essentiel quand je suis venu à Paris pour faire cette formation. Deux années intensives d’apprentissage en danse, chant et comédie qui me donneront la chance de commencer à participer à de grands spectacles musicaux et m’emmèneront vers de nouvelles rencontres passionnantes à ma sortie.
À qui pensez-vous en particulier ?
Ned Grujic, qui a été une rencontre déterminante pour moi. En 2010, il m’a permis d’être dans la distribution de Fame, suivi du rôle d’Igor dans Frankenstein Junior au Dejazet, entre autres. Je pense aussi à Stéphane Jarny, qui nous a mis en scène aux Folies Bergère dans Salut les copains ainsi que dans Love circus. Un autre Stéphane (Laporte), accompagné de Gaëtan Borg et de Stéphane Corbin, qui avaient créé un magnifique spectacle intitulé 31, avec déjà Valérie Zacommer comme partenaire : cette équipe a débouché sur une nouvelle famille artistique, avec notre chère Virginie Lemoine à la mise en scène. Sans oublier le théâtre Mogador.
Vous gardez sûrement d’excellents souvenirs de vos prestations avec Stage Entertainment…
C’est évident. J’ai eu la chance de travailler avec eux plusieurs fois et ils m’ont vu aussi, à leur manière, grandir au fur et à mesure des années.
Il y a eu tout d’abord La Belle et la Bête (rôle du Fou), suivi de Grease sans oublier Le Roi lion (600 représentations pour moi) pendant deux saisons dans le rôle de Timon. J’ai ainsi vécu des émotions inoubliables, des aventures dingues qui font aussi l’artiste que je suis aujourd’hui.
D’autres spectacles que vous pouvez évoquer ?
J’ai pris beaucoup de plaisir à participer à l’époque à des spectacles jeune public tels que La Petite Fille aux allumettes ou bien Hansel et Gretel (avec Double D productions). De même, la magnifique production d’Un violon sur le toit (en 2019 à l’Opéra du Rhin), mise en scène par le talentueux Barrie Kosky, reste gravée à jamais en moi. Dans un autre registre, Le Cirque de Paname (à l’Hippodrome de Longchamp) m’a procuré d’autres sensations fortes. Et je vais aussi me permettre de parler de Smile qui, dernièrement, a représenté un autre vrai tournant pour moi. J’aimerais en citer plein d’autres encore !
La transmission du métier semble primordiale pour vous…
J’enseigne au Cours Florent depuis maintenant douze ans, dans la section comédie musicale qui a été créée spécialement. Ce lieu est un peu ma seconde maison ! J’assure la coordination pédagogique des étudiants de 3e année (ainsi que les cours de jeu liés à la comédie musicale). De surcroît, j’anime depuis sept ans, au sein de la Classe libre, la discipline du jeu chanté. J’ai aussi en charge les mises en scène des spectacles de fin de formation, de même que le choix des titres retenus, avec Frédérique Farina. J’ai la chance qu’elle m’accorde une confiance totale : nous travaillons tous en parfaite harmonie. Je continue ainsi la scène et, parallèlement, l’enseignement, qui me passionnent tout autant.
L’année 2025 s’annonce-t-elle riche de beaux projets ?
Effectivement, nous reprenons Nos années parallèles à la Gaîté-Montparnasse, après son succès aux Mathurins. La tournée de Smile, mis en scène par Nicolas Nebot et produit par Fanny Jourdan, sera suivie d’une reprise en mars à L’Atelier – et peut-être y aura-t-il de nouvelles annonces à venir concernant le spectacle, mais je n’en dis pas plus pour l’instant… J’ai annoncé aussi ma participation récemment au Concert Broadway avec le Sinfonia Pop Orchestra au Grand Rex le 29 mars prochain. Et je n’oublie pas le coaching à Euro Disney, sur deux spectacles différents.
L’horizon 2026 se profile également avec un beau projet…
Après une amorce d’un même type de projet l’an dernier qui n’a pas abouti, nous travaillons en effet sur une toute nouvelle version en musical du Comte de Monte-Cristo. J’aurai le bonheur d’en assurer la mise en scène et de repartir d’une page blanche dans cette nouvelle belle aventure, aux côtés de Playtwo Live, TF1 Spectacles et Lagardère. Stéphane Laporte et Yann Guillon sont à l’écriture du livret, Franklin Ferrand et Benoît Poher (du groupe Kyo) créent les chansons. Nous avons hâte de vous dévoiler cette création, qui promet de merveilleux moments d’émotions – théâtralement, musicalement et visuellement. Rendez-vous pris pour février 2026 aux Folies Bergère.