Venez découvrir ou bien vous souvenir de ce que fut le « mythe BB » il y a un demi-siècle ! Cécile Beaudoux et Tristan Garnier, deux artistes complets, jouent, chantent et dansent ce duo amoureux, ludique et subtil. Ils vous offriront des friandises de comédie, de chanson, de cinéma, de liberté, de bonheur et d’insouciance ! Cette pièce musicale, mise en scène par Jean-Marie Lecoq, n’est pas une biographie sur l’icône incontournable des Trente Glorieuses, mais une évocation de ses années de gloire en tant qu’actrice, chanteuse, et surtout mythe féminin d’une époque révolue. Vous y découvrirez l’autre BB, celle dont le général de Gaulle aurait pu dire : « La France, c’est Brigitte Bardot, la tour Eiffel, et bien sûr moi-même. »
Notre avis : Plus de quarante ans après son dernier film, la carrière artistique de Brigitte Bardot fascine toujours. Considérée ni comme une vraie comédienne ni comme une chanteuse à part entière, Brigitte Bardot était surtout, pour le public, BB, une icône, une star, un sex-symbol, elle qui voulait, avant tout, être elle-même. Quand en 1973, elle décide de tout arrêter, pour se consacrer exclusivement à la défense des animaux, aucune proposition, si lucrative soit-elle, ne peut la faire revenir sur sa décision.
Loin du portrait, ce spectacle s’apparente plutôt à un hommage. Le duo formé par Cécile Beaudoux et Tristan Garnier revient sur vingt ans de carrière dans le cinéma à travers des extraits de films et d’interviews, et surtout, se concentre sur une production musicale qui, de 1962 à 1973, est loin d’être anecdotique.
La construction autour du leitmotiv « B + B = BB », décliné tout au long du spectacle avec différents adjectifs ou noms commençant par la lettre B, reste assez confuse. La mise en abyme par les deux comédiens qui jouent deux comédiens (Béate et Benoît) qui, eux-mêmes, interprètent des scènes de films en imitant Brigitte Bardot et ses partenaires, peine à nous raconter vraiment une histoire. Mais la composition de Cécile Beaudoux est tout à fait convaincante. Elle tient avec naturel le phrasé si particulier de BB. Sa complicité avec Tristan Garnier, qui l’accompagne au clavier, à la guitare ou au saxophone, et qui lui donne la réplique dans quelques scènes, est évidente.
Si le choix des films est assez convenu (Le Mépris, Et Dieu… créa la femme, Vie privée, La Vérité, L’Ours et la Poupée), le programme musical sort des sentiers battus. Les titres phares « Harley Davidson », « Je t’aime… moi non plus » ou « La Madrague » sont seulement évoqués ou détournés, et ce sont des titres comme « Ciel de lit », « Les Hommes endormis » ou « Pas davantage » qui sont mis en avant.
Dans les rares moments où elle laisse l’imitation pour chanter avec son propre style, Cécile Beaudoux devient plus touchante et son interprétation apporte beaucoup. Elle réussit, par ce biais, le tour de force de nous captiver avec « La Chasse », composition relativement consternante que Brigitte Bardot enregistra exceptionnellement en 1982, près de dix ans après ses « adieux » au showbiz.
Avec B + B = BB, le duo présent sur scène ne nous raconte pas une histoire, ne nous décrit pas une personne, mais nous plonge dans une ambiance, une atmosphère qui comporte à la fois du drame, de la légèreté, de l’autodérision, et qui est le reflet d’un phénomène qui marqua la France des années 60.