Barbara

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Théâtre de Passy – 95, rue de Passy, 75016 Paris.
Les 21 et 22 novembre 2022 à 20h.
Location au 01 82 28 56 40 ou sur le site du théâtre.

Bar­bara, Romanel­li, deux des­tins pour un seul amour: la musique.

À tra­vers les chan­sons inou­bli­ables de celle qui se racon­tait en musique, Roland nous livre pudique­ment – mais non sans humour – quelques anec­dotes de leur vie artis­tique com­mune (il l’accompagnera pen­dant une ving­taine d’années). On rit autant que l’on pleure, car la Dame Brune de « Nantes » ou « Dis quand revien­dras-tu ? » avait aus­si un côté fripon et un sens de la déri­sion insoupçon­nés, que Romanel­li et sa com­plice Rebec­ca Mai nous évo­quent sur scène avec délice à tra­vers une ving­taine de chansons…

En 1986, lors des enreg­istrements de Lily pas­sion avec Gérard Depar­dieu, je quit­tais Bar­bara, défini­tive­ment, pour un mot de trop, une bêtise… Je ne l’ai jamais revue. Pour­tant, c’est elle qui m’a appris la vie, la musique, l’amour, tout au long de vingt années d’une com­plic­ité qui dépas­sait large­ment le domaine du tra­vail et de la musique. Au fond de moi je sais que cet inci­dent fut le pré­texte qu’elle choisit pour nous éloign­er l’un de l’autre, car elle me dis­ait sou­vent, comme dans la chan­son « À mourir pour mourir », qu’elle ne voulait pas que je la vois « fanée sous sa den­telle », moi qui à 20 ans, l’avais con­nue dans l’é­clat de sa gloire nais­sante. Ain­si je garde d’elle le sou­venir intact d’un être excep­tion­nel. Ce spec­ta­cle, je le lui dois, il reflète ce que nous avons vécu, les tournées, nos fous rires, nos dis­putes, … et puis,
son côté exclusif et son pro­fes­sion­nal­isme exac­er­bé qui fai­sait dire d’elle qu’elle avait « mau­vais car­ac­tère ». Il est aus­si ma plus belle récom­pense. Je le vis avec sincérité, amour et respect, avec la parte­naire que j’ai longtemps cher­chée, Rébec­ca Mai, à la grâce féline de danseuse et au car­ac­tère bien trem­pé, auprès de qui j’ai sou­vent la sen­sa­tion trou­blante de revivre un peu de cette com­plic­ité artis­tique et amoureuse. Mon fidèle ami Jacques Rou­vey­rol­lis, le magi­cien des lumières qui éclaira Bar­bara à Pan­tin et pen­dant toute sa
car­rière, s’est joint à nous pour lui ren­dre hom­mage. Le dia­bolique Marc Chanter­au qui accom­pa­gna sur scène La Dame Brune aux per­cus­sions, lui fait égale­ment un clin d’œil…
Ain­si quelques-uns de « Ses hommes », comme elle se plai­sait à nous appel­er, se réu­nis­sent une nou­velle fois pour elle. Comme elle nous le dis­ait en chan­son*: « Con­tin­uez le regard fier, je serai là comme hier,vous devant et moi der­rière. » (* « Mes hommes ».)
Roland Romanelli

Notre avis : Alors que le 25e anniver­saire de la dis­pari­tion de la Longue Dame brune arrive à grands pas (le 24 novem­bre), reprise de ce spec­ta­cle fait de con­fi­dences de Roland Romanel­li qui revis­ite et réarrange une ving­taine de chan­sons. Voici ce qu’écrivait Vir­ginie Pivard à l’oc­ca­sion de la créa­tion de ce spec­ta­cle, en 2009 :
« Bien plus qu’un spec­ta­cle ren­dant hom­mage à Bar­bara, à son tal­ent et à sa per­son­nal­ité hors du com­mun, Bar­bara 20 ans d’amour est un moment de partage et d’intimité unique.

Roland Romanel­li, com­pos­i­teur ayant vécu et tra­vail­lé avec l’artiste-interprète, nous dévoile avec sen­si­bil­ité et humour, quelques moments de vie et de création.
Au fil d’un dia­logue sin­guli­er et intimiste et ryth­mé par les textes de Bar­bara, le spec­ta­cle nous plonge dans l’univers de Bar­bara, mêlé de grav­ité et d’autodérision. Entre les anec­dotes piquantes et les secrets de l’écriture de cer­tains textes et musiques, Roland Romanel­li nous rend com­plice de ces années privilégiées.
Ponc­tué de quelques séquences d’interviews enreg­istrées où l’artiste — s’invitant sur scène — nous livre ses manières de voir la vie, le monde ou les super­marchés, Bar­bara 20 ans d’amour est un moment d’exception rare, maîtrisé qui ne tombe jamais dans le pathos.

Mené par deux pro­tag­o­nistes impec­ca­bles, le spec­ta­cle parvient à nous faire croire — rêver — que Bar­bara, depuis l’au-delà, observe la scène, avec ironie et ten­dresse. Par­faite­ment mil­limétrée et soignée, la mise en scène est enrichie d’une scéno­gra­phie lumière sen­si­ble et juste. L’ensemble nous fait voy­ager dans une his­toire qu’on aurait aimé vivre et partager avec la Grande Dame en noir, com­plexe et drôle et pro­fondé­ment humaine. Seul bémol : ce spec­ta­cle est un tel délice qu’il en est beau­coup trop court. »
Vir­ginie Pivard

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