Carrousel, le vagabond des étoiles

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Théâtre des Variétés.
Les 23 et 24 juin 2024.

Notre avis : L’ECM (École de la comédie musi­cale) nous pro­pose, comme chaque fin d’an­née, son spec­ta­cle de sor­tie des élèves de troisième année. Le titre retenu par le met­teur en scène Ned Gru­jic est un chef-d’œu­vre signé Rodgers et Ham­mer­stein : Carousel, créé à Broad­way en 1945. Tiré d’une pièce de théâtre du dra­maturge hon­grois Fer­enc Mol­nar Lil­iom, ce musi­cal, ici libre­ment adap­té en français, per­met aux quar­ante-sept jeunes comé­di­ens-chanteurs-danseurs de mon­tr­er le résul­tat de leur tra­vail. Deux dis­tri­b­u­tions nous sont pro­posées ; nous avons pour notre part assisté à la pre­mière du 23 juin.

Nous sommes au cœur d’une fête foraine où notre héroïne Julie aura la malchance de tomber amoureuse d’un mau­vais garçon nom­mé Bil­ly, employé du manège tenu par Mrs Mullin, elle-même éprise de son employé. L’œu­vre se révèle fort bien con­stru­ite et offre aux per­son­nages sec­ondaires des emplois met­tant en valeur leurs tal­ents de chanteurs, danseurs et comé­di­ens : Car­rie, l’amie de Julie ; Net­tie l’a­museuse de ser­vice ; Mrs Mullin ; Louise, la fille de Julie… Les rôles mas­culins ne sont pas en reste : Enoch Snow, autre amuseur, fait front aux bad boys que sont Bil­ly et son mau­vais ange Jigger.
Nous salu­ons le tra­vail de ces jeunes solistes qui tien­nent des rôles écras­ants autant en chant qu’en texte par­lé : Léonie Gar­cia (Julie), Mar­gaux Hild (Car­rie), Léa Ruiz (Net­tie), Noe­mi Gob­bi (Mrs Mullin), Pauline Ton­not (Louise et le Gar­di­en des étoiles), Vian­ney Fayard (Bil­ly), Tobias Klinger (Jig­ger), Ruben Norguet (Snow).

De même le tra­vail vocal des ensem­bles est irréprochable, avec Véronique Fruchart aux com­man­des, ain­si que les deux bal­lets : « Joli mois de mai » et « Louise » choré­graphiés par Amélie Fou­bert et Elodie Hec pour le pre­mier, et Flo­re Fruchart, Lin­da Faoro et Vivien Visentin pour le sec­ond, réglés comme il se doit au cordeau. Pour sa part, Lau­re Balon s’est chargée de choré­gra­phi­er deux autres moments forts tout aus­si réus­sis : « Toute cette belle fête » et « Les sculp­teurs sculptent des pierres ».

Le spec­ta­cle enchaîne les numéros à une allure ver­tig­ineuse durant presque trois heures dans un tour­bil­lon de couleurs et de lumières. Comme dis­ent avec humour les anglo-sax­ons : it’s a tour de force ! Cette belle his­toire forte et poignante sur le choix de la rédemp­tion et du libre-arbi­tre nous invite de sur­croît à réfléchir… Pari réus­si pour l’ECM qui, une fois de plus, fait mouche dans un choix d’ou­vrages qui savent si bien illus­tr­er les dis­ci­plines indis­pens­ables à la comédie musi­cale que sont le chant, la danse et la comédie.

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