conception et mise en scène: Etienne Luneau
direction musicale: Joseph Robinne
décors: Nicolas Hubert
création lumières: Arthur Michel
avec Jean Barlerin, Clément Beauvoir, Isabelle Ernoult, Clémentine Lebocey, Etienne Luneau, Elsa Robinne et Joseph Robinne
d’après des textes, poèmes et chansons d’Aristide Bruant, Jean Richepin, Alphonse Allais, Rodolphe Salis, Adolphe Willette, Charles Cros, Stéphane Mallarmé, Edmond Haraucourt, Jules Vallès, Jules Jouy…
Résumé: Au cabaret du Chat Noir, on chante, on danse, on boit un coup, on joue de la musique, on écrit, on peint, on boit encore un coup… A partir des textes de l’époque, nous plongeons dans cet antre de la poésie et de la désinvolture, haut lieu de la bohème montmartroise de la fin du dix-neuvième siècle, où le facétieux Rodolphe orchestre une bande d’artistes joyeux et dévergondés.
Notre avis: Bien plus que sur l’histoire du cabaret éponyme, haut lieu des nuits montmartroises de la fin du XIXème siècle, c’est sur l’ambiance qui y régnait que se concentre Chat noir ! Dans une atmosphère de totale liberté artistique, le spectacle se construit dans un désordre joyeux, tragique, poétique et politique au gré des humeurs des personnages. Habitués du cabaret, patron, employés, chacun se permet de dire ce qu’il veut, ce qu’il pense, amplifiant l’anecdotique et dédramatisant l’essentiel.
Si cette ambiance est très bien rendue, sans histoire, on a un peu de mal à suivre le spectacle. Les relations entre les personnages ne sont pas très claires, les rivalités apparaissent et disparaissent sans raison apparente et les numéros s’enchaînent sans logique ni progression. Cela fonctionnerait très bien si les spectateurs étaient réellement dans un cabaret, attablés et buvant des verres, mais ici, nous sommes dans un théâtre. Les spectateurs sont passifs et les tentatives pour les inclure à l’intrigue demeurent un peu factices.
Il n’en reste pas moins un spectacle visuellement très réussi porté par de formidables comédiens. Les numéros sont originaux, variés et tous exécutés avec précision. Les comédiens donnent beaucoup d’eux-mêmes pour faire vivre ces personnages d’un autre temps. On saluera tout particulièrement la prestation d’Etienne Luneau qui tout au long de la soirée semble réellement évoluer dans le cabaret du Chat noir et non sur la scène du théâtre 13.