Disparition de Christopher Plummer

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On se sou­vien­dra éter­nelle­ment de lui en cap­i­taine von Trapp dans La Mélodie du bon­heur. L’ac­teur cana­di­en Christo­pher Plum­mer est décédé hier à l’âge de 91 ans. Ce per­son­nage inou­bli­able de veuf et père à la stricte dis­ci­pline face à une pétu­lante Julie Andrews lui a immé­di­ate­ment valu une célébrité inter­na­tionale en 1965. Mais il masque une riche car­rière qui s’é­tend sur près de soix­ante-dix ans, tant au ciné­ma qu’au théâtre. Il dis­ait d’ailleurs plusieurs années plus tard, un rien ironique et dés­abusé, qu’il s’agis­sait de son rôle « le plus éprou­vant », car « telle­ment sen­ti­men­tal et gnang­nan. Il me fal­lait tra­vailler très dur pour y instiller la moin­dre once d’hu­mour ». Rel­a­tive­ment incon­nu sur grand écran, il avait pour­tant été choisi par le réal­isa­teur Robert Wise devant des con­cur­rents plus chevron­nés comme Yul Bryn­ner, Bing Cros­by, Sean Con­nery et Richard Burton.

Son par­cours artis­tique est fleuri de plusieurs récom­pens­es pres­tigieuses. L’Oscar, tardif mais mar­quant, du meilleur acteur dans un rôle sec­ondaire rem­porté en 2011 à l’âge de 81 ans pour son incar­na­tion, dans l’é­patant Begin­ners, d’un sep­tu­agé­naire qui fait son com­ing-out à son fils inter­prété par Ewan McGre­gor. Et deux Tony Awards, dont l’un pour celui du meilleur acteur dans un musi­cal, Cyra­no, en 1974. Cette ver­sion musi­cale du clas­sique d’Ed­mond Ros­tand sur un livret et des paroles d’An­tho­ny Burgess (Orange mécanique) et une musique de Michael J. Lewis (com­pos­i­teur bri­tan­nique essen­tielle­ment de musiques de films) n’a pour­tant pas tenu cinquante représen­ta­tions à Broad­way lors de sa créa­tion en 1973 et n’a, sem­ble-t-il, été reprise que furtive­ment en 1994 en Cal­i­fornie. Mal­gré ces précé­dents, la MGM en pré­par­erait une adap­ta­tion pour le ciné­ma avec Peter Din­klage (Games of Thrones) dans le rôle-titre.

En 1969, qua­tre ans après La Mélodie du bon­heur, Christo­pher Plum­mer avait accep­té une nou­velle incur­sion dans le domaine du film musi­cal : il était tête d’af­fiche de Lock Up Your Daugh­ters, une adap­ta­tion de la pièce musi­cale anglaise de 1959. Une curiosité pour ama­teurs du genre.

Ses autres suc­cès, il les a surtout obtenus au théâtre – dans Shake­speare, notam­ment, lors de magis­trales représen­ta­tions dans les années 1980 à Broad­way. Ses tal­ents de chanteur étaient moins évi­dents que chez d’autres vedettes de l’époque, mais com­ment résis­ter à cette classe et à ce charisme brûlant en écoutant son « Edel­weiss » susurré avec tant d’ardeur ?

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