De l’adolescence marquée par la peur et la honte à la sortie de sa chrysalide, son idole l’aura toujours accompagné. Il est prêt aujourd’hui à se raconter. Fini la comédie !
Dans son cabinet de podologie, Fred attend sa dernière patiente. Il pose un vinyle sur la platine. La joyeuse nostalgie du « Lambeth Walk » le plonge dans ses souvenirs…
Ces drôles de confidences sur la fréquence, c’est bien sûr l’hommage du fan à l’artiste, c’est aussi la reconnaissance de celui qui se (re)connaît grâce à celle qui ne le connaît pas.
Le répertoire de Dalida, sa Dali, comme un écho des moments clefs de son existence, et son parcours, comme un message d’espoir à tous ceux qui souffrent de leur différence…
Parfois cocasse, parfois douloureuse, toujours tendre et sincère, Fred Faure nous interprète la bande-son de sa vie.
Notre avis : Nous ne pouvons qu’admirer l’effort d’autoproduction d’un spectacle modeste : il est évident que Fred Faure, co-auteur du livret et seul interprète, a mis beaucoup de sa personne dans ce projet.
L’idée motrice du spectacle est intéressante mais malheureusement peu exploitée. Fred nous parle de son homosexualité, de sa découverte, de l’acceptation de soi — des sujets touchants qui nous donnent envie de le suivre dans ses questionnements complexes de positionnement dans la société.
Certains moments — très bien pensés — nous permettent de nous accrocher émotionnellement à son expérience, notamment lorsqu’il énumère ses rendez-vous cocasses trouvés grâce au minitel, ou lorsqu’il raconte comment son banquier est le premier à annoncer à ses parents ses préférences amoureuses. Ces moments sont trop rares. Le reste du temps, Fred nous dit sa vie… alors que nous voudrions la ressentir. Notre désir d’empathie reste insatisfait.
De même, l’idée — pourtant séduisante — de lier son récit de vie aux tubes de Dalida est parfois trop approximativement exploitée, provoquant des transitions peu subtiles. Ce rapport aux chansons n’est d’ailleurs pas aidé par la mise en scène très redondante, dont les lumières hasardeuses n’aident pas à créer un espace narratif dans lequel notre podologue pourrait nous faire voyager.
Le projet est au stade du showcase, et l’idée de départ est réellement touchante. Nous le pensons. C’est pourquoi, nous ne pouvons qu’encourager le développement du récit en creusant davantage un angle narratif qui servirait de points d’accroche pour voyager avec ce podologue rêveur, fan de la sublime diva.