Adaptation : Caroline Loeb d’après Je ne renie rien de Françoise Sagan
Mise en scène : Alex Lutz avec la collaboration de Sophie Barjac
Avec Caroline Loeb
Résumé : À partir des textes de ses interviews publiées chez Stock, Je ne renie rien, Caroline Loeb tisse un monologue dans lequel l’auteure de Bonjour Tristesse se révèle avec toute sa tendresse, son intelligence féroce, et son humour subtil.
Émouvante, drôle, lucide et implacable, Sagan nous parle de son amour absolu pour la littérature, de la fragilité des hommes, de l’importance du désir, de son dédain pour l’argent, de sa passion pour le jeu, et de la mort en embuscade. Accompagnée à nouveau par Alex Lutz qui la met en scène, la comédienne incarne de manière étonnante cette passionnée de la vie, toujours sur le fil du rasoir.
Notre avis : Dans ses précédents spectacles, Mistinguett, Madonna et moi et George Sand, ma vie, son œuvre, Caroline Loeb nous avait séduits avec un personnage déluré et plein d’autodérision qui mettait sur le même plan le grave et le léger. Elle évoquait les petits tracas de son quotidien avec la même intensité avec laquelle elle nous parlait des œuvres des artistes qu’elle admirait. Ce personnage était elle-même, Caroline, comme on peut l’imaginer dans sa vie de tous les jours.
Avec Françoise par Sagan, Caroline Loeb change radicalement d’approche. Elle a adapté Je ne renie rien, un recueil d’interviews de Françoise Sagan publié chez Stock et se laisse complètement porter par le texte. Elle ne s’adresse plus à nous en son propre nom, mais se fond littéralement dans la peau de l’écrivain. Dans un enchainement de scènes monologuées, elle repasse toutes les étapes importantes de sa vie et nous fait part de son regard critique, amusé, passionné sur la célébrité, l’argent, l’amour, la société… Elle évoque tout avec une grande simplicité.
Aidée par une mise en scène très simple d’Alex Lutz et baignée par les subtiles lumières d’Anne Coudret faites de clairs-obscurs, elle prend les poses de Sagan, reproduit sa diction particulière, elle fait littéralement revivre l’écrivain.
Pendant une heure dix, Caroline Loeb s’investit totalement dans le personnage de Sagan, elle parle à travers elle avec force vérité et sincérité, elle passe sans transition du futile à l’important avec toujours la même intensité, elle se livre à nous sans jamais laisser retomber la tension pour nous conduire vers un final extrêmement émouvant.
Avec cette spontanéité empreinte de bon sens, avec cette totale liberté de parole, avec cet humour mêlé de tendresse et de fausse insouciance qui lui vont si bien, qui mieux que Caroline Loeb aurait pu interpréter ces mots de Françoise Sagan ?