« Des airs de comédies musicales interprétés par une chorale d’amateurs… Vous auriez pu avoir peur et rester chez vous. Mais vous êtes venus. Et ce moment est fantastique pour nous ! »
Pierre Babolat avait les larmes aux yeux, lundi soir 1er juillet, au final du grand concert de sa formation. Il faut dire que le public qui remplissait le Cirque d’Hiver Bouglione, s’est levé comme un seul homme à l’issue de ce récital de fin d’année, réservant une longue ovation au créateur du Chœur du Pierre. Plus qu’un récital d’ailleurs, un véritable spectacle, entre show, cirque et opéra-rock. Un tour de force vocal et artistique de 150 voix.
La formation, qu’il dirige depuis plus d’une décennie, n’en est pourtant pas à son premier gala annuel, mais de l’avis de tous, ce fut cette année, exceptionnel. Cet Atelier de l’Étrange ‑puisque tel était son nom- se voulait un hymne à la différence, un hommage aux monstres, aux exclus, aux freaks, autour des grands classiques de Broadway. Fantôme, femme à barbe, travesti, bossu… le chœur a donc offert une succession d’airs célèbres avec force et souffle dans une soirée digne de professionnels… De Nature Boy (Moulin Rouge) à Masquerade (Le Fantôme de l’Opéra), en passant par Tuons la Bête (La Belle et la Bête) ou You will be found (Dear Evan Hansen), un répertoire varié, alternant solo et envolées puissantes. Charlotte Gauthier (assistant chef / Clavier), Mathias Minquet (guitare), Valérie Picard, (basse) et Nicolas Didier (batterie et percussions) assurant la musique.
Comme une évidence, le génial David Alexis, en mystérieux fabriquant de marionnettes, assurait le fil conducteur de ce voyage musical, parsemé de surprises visuelles. Car le metteur en scène, Alexis Mériaux (récemment récompensé pour son Memphis Show aux Trophées de la Comédie Musicale) a merveilleusement exploité la disposition du lieu mythique, ses coins et ses recoins, pour rendre vivant le récital. Sur scène, mais aussi sur la piste, dans les loges ou parmi les spectateurs, les dizaines de choristes, tous intégralement costumés et maquillés, ont envouté le public. Un grand charivari musical et animé. Raffaële Lucania, qui s’affirme de plus en plus comme une valeur sûre de la chorégraphie, est parvenu à imaginer et concevoir des tableaux pour 160 personnes. Des figures simples mais offrant de magnifiques ensembles, faisant oublier le statut d’amateur de cette vaste troupe.
Car ce sont bien des choristes du dimanche qui ont triomphé. Des amoureux de comédies musicales, passionnés, engagés et volontaires, qui ont chanté avec leurs tripes et leur cœur, sous la baguette d’un Pierre Babolat déchainé. Ce Bohemian Rhapsody (We will rock you) à 150 voix ou ce This is me (Greatest Showman) délirant resteront sûrement dans les mémoires des choristes et du public.
Atelier de l’Étrange ? Le chœur de Pierre n’en est assurément plus un ! Longue vie à lui.
Pour s’inscrire au Choeur de Pierre: http://www.choeurdepierre.com/