Gypsy

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Philharmonie de Paris. Les 16, 17, 18 et 19 avril 2025. Informations sur le site de la Philharmonie de Paris.

Grand Théâtre du Luxembourg. Du 30 avril au 3 mai 2025. Informations sur le site du Grand Théâtre.

Théâtre de Caen. Du 29 au 31 décembre 2025.

Opéra de Reims. Les 10 et 11 janvier 2026.

Encore jamais entendue sur les scènes françaises, la comédie musicale Gypsy, d’après les mémoires de Gypsy Rose Lee, est donnée dans une version élaborée par l’un des grands noms de la mise en scène musicale, Laurent Pelly. Ce chef-d'œuvre du répertoire, inspiré du roman autobiographique de Gypsy Rose Lee, stripteaseuse devenue célèbre durant les années 1930, raconte le triste destin d’une mère dévorée par un désir de célébrité qui la mène à pousser ses deux filles sous les spotlights. Mais celles-ci ont leurs propres ambitions… Jule Styne, Arthur Laurents et Steven Sondheim élaborent une œuvre à la couleur intensément jazzy et à l’atmosphère douce-amère qui témoigne de la fin d’une époque.

Notre avis : Pour la première production de Gypsy en France, c’est dans une version semi-scénique avec dialogues en français et chansons en anglais que ce monument de la comédie musicale est présenté.

Le dispositif scénique, avec des ampoules bordant les espaces en clin d’œil au music-hall, est constitué de passerelles sur plusieurs niveaux qui permettent de circuler autour de l’orchestre. Pas de changement de décor, quelques accessoires et des pancartes indiquant les lieux et les temps des différentes actions présentées par des personnages complètent la scénographie.

© Jean-Louis-Fernandez

Pendant l’ouverture, Rose trône, assise sur la passerelle supérieure, entourée des autres comédien.ne.s, dominant, toute de rouge vêtue — seule touche de couleur –, telle une figure de proue, l’orchestre et la scène. Cette mère tyrannique est le personnage central de la comédie musicale. Personnalité complexe, menteuse, calculatrice, possessive, elle mène son monde avec un seul objectif : faire de ses deux filles ce qu’elle n’a pas réussi à être : une star.

Avec un air un peu « chic et bourgeoise » au début du spectacle qui est très vite oublié, Natalie Dessay fait preuve de l’abattage nécessaire et endosse avec brio ce rôle immense. Elle est très juste et propose une autre vision de Rose que nous avions pu recevoir de Patti LuPone, Bette Midler, Imelda Staunton ou Audra McDonald. Moins « ogresse » et plus sournoise, elle incarne une mère possessive qui se laisse « bouffer » par sa soif de reconnaissance et de célébrité. Ironie du sort, sa fille Louise deviendra Gypsy Rose Lee, une célèbre strip-teaseuse en se libérant de l’emprise de cette mère toxique.

Neïma Naouri (fille de Natalie Dessay !) joue cette Louise. Effacée, dans l’ombre de sa sœur June, que sa mère préfère, elle assume au fil du spectacle sa personnalité jusqu’à devenir Gypsy Lee Rose, star du burlesque. Neïma Naouri est éblouissante dans ce rôle, et plus particulièrement dans sa scène finale, prouvant, une fois de plus, qu’elle est une grande comédienne et une magnifique chanteuse.

© Jean-Louis-Fernandez

Toute la distribution est remarquable, avec peut-être une mention particulière pour Antoine Le Provost, qui excelle dans le rôle de Tulsa et Daniel Njo Lobé, touchant Herbie, avec une très belle voix de baryton-basse.

Laurent Pelly signe un spectacle d’une très belle élégance et a su s’entourer d’une équipe artistique de très grande qualité. Cette première production de Gypsy en France mériterait une plus grande tournée que les quelques dates prévues au Luxembourg, à Caen et à Reims, et un retour à Paris pour une plus longue exploitation….

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