Chloé Lacan raconte sa Nina Simone et, à travers elle, évoque ses propres souvenirs d’enfance et de femme en devenir. Avec le multi-instrumentiste Nicolas Cloche, ils explorent à deux voix ce lien si particulier que l’on tisse avec les artistes qui traversent nos vies.
Notre avis : Ne manquez pas la courte reprise de ce spectacle que Chloé Lacan et son complice Nicolas Cloche dédient à Nina Simone. Les représentations avaient, en effet, à peine commencé en mars 2020 que le rideau dut se baisser. Ici, des éléments biographiques de Nina Simone se mêlent à des impressions liées au propre passé de Chloé Lacan. Les deux femmes partagent le goût de la liberté, de la musique, et cette évocation tendre, rendue pertinente par les témoignages admiratifs, mais pas naïfs, des deux protagonistes, suscite l’envie de se replonger dans l’univers de cette artiste emblématique d’une époque. Ses forces et ses faiblesses, découvertes par Chloé Lacan alors adolescente, ne la quitteront plus. Nous sommes donc loin de l’évocation faite par David Lescot ; le propos, ici, est ailleurs et touche par une subjectivité assumée, rendant palpable l’impact que les artistes peuvent avoir. En outre, cette reprise advient après les événements tragiques survenus en Amérique, mettant ainsi en relief les insupportables questions raciales. Voilà qui donne encore plus de poids à ce spectacle que l’on vit comme un beau moment de théâtre musical.