Killer Joe

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Théâtre de l’Œuvre – 55, rue de Clichy, 75009 Paris.
Du 9 octobre 2025 au 4 janvier 2026. Du jeudi au samedi à 21h, le dimanche à 18h. Relâche les 25 décembre et 31 janvier.
Renseignements et réservations sur le site du théâtre.

La pièce Killer Joe de Tracy Letts pour la première fois adaptée en France !

Chris doit trouver de l’argent de toute urgence pour sauver sa peau. Sans un sou, sans famille pour l’aider, il va alors imaginer l’impensable : commettre un meurtre pour récupérer une assurance-vie à 50 000 $ ! Pour arriver à ses fins, il décide de faire appel à Joe Cooper, flic le jour et tueur à gages la nuit. Mais ce qui devait être pour lui une solution pour sa survie, vire inévitablement au cauchemar. Entraînant sa famille dans sa chute….

*Déconseillé aux moins de 16 ans.
*Attention : ce spectacle contient des effets lumineux, dont des lumières clignotantes, susceptibles de ne pas convenir aux personnes photosensibles.

Notre avis (représentation du 17 octobre 2025) : La pièce de Tracy Letts créée à New-York en 1993 et montée à Londres en 2018 avec Orlando Bloom fit également l'objet d'un film en 2011. C'est le réalisateur William Friedkin qui l'adapte pour le grand écran avec Matthew McConaughey en vedette principale. Autant les représentations théâtrales connaîtront un large succès, autant le film hélas ne séduira pas... Paris accueille enfin la pièce aujourd’hui, et ce n'est que justice.

Le metteur en scène Patrice Costa (également adaptateur avec Sophie Parel) réunit pour la circonstance une distribution de premier ordre. On retrouve en inquiétant tueur à gages Benoit Solès (auteur de La Machine de Turing et de La Maison du loup mais également comédien), prochainement adaptateur d'une nouvelle version musicale du célèbre Fantôme de l'Opéra. Sa présence aussi puissante que glaçante, cynique, son regard d'acier conviennent à merveille au personnage – dont on gardera longtemps le souvenir d’un être sans scrupules. Confronté à lui, le jeune Rod Paradot (dont le rôle du Fils dans la pièce éponyme de Florian Zeller lui valut un Molière en 2016) s’avère plus que convaincant : animal perdu, écorché vif, sa fragilité palpable émeut. Olivier Sitruk (tout juste sorti d'un emploi bien différent Dolores), incarnant le rôle du père de ce dernier, nous offre un personnage veule, avide et parfaitement méprisable. À cette galerie d'individus peu recommandables s'ajoute la belle-mère, vulgaire à souhait (surprenante Pauline Lefèvre) ; la fille (Carla Muys), d'apparence douce et résignée, réservera pour sa part quelques surprises à la fin de la pièce.

(c) Philippe Pocidalo

Que dire de cette aventure théâtrale à l’intensité presque insoutenable ? Nous sommes voyeurs et complices d'une violence décriée par l'auteur, qui nous fascine et révulse à la fois. Le climat proche de celui d’un Tarantino ou d'un film comme Funny Games séduira un public bien ciblé, à la recherche d'émotions fortes ! Un agréable accompagnement musical (signé Neil Chablaoui) apporte une légèreté bienvenue à cette impressionnante descente au royaume des méchants, très talentueusement portée par de fantastiques comédiens !

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