La Dame de chez Maxim (Critique)

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de Georges Feydeau
Adap­ta­tion de Johan­na Boye et Pamela Ravassard
Mise en scène: Johan­na Boye

avec : Vanes­sa Cail­hol, Flo­ri­an Choquart ou Lau­rent Paoli­ni, Arnaud Dupont, Lau­ri Lupi, Gar­lan Le Martelot, Pamela Ravas­sard, Vin­cent Viot­ti et Meh­di Bourayou

Résumé: Que fait la Môme Crevette, danseuse au Moulin-Rouge, dans le lit du respectable Doc­teur Pety­pon, au lende­main d’une soirée bien arrosée chez Max­im ? Les pro­pos sur­prenants et les manières sin­gulières de la Môme n’empêchent pas ceux et celles qui la croisent de la pren­dre pour Madame Pety­pon. Gabrielle, la véri­ta­ble épouse, fini­ra-t-elle par décou­vrir les infidél­ités de son mari ?
Quand le demi-monde se frotte au grand monde, la ren­con­tre ne peut être qu’explosive…

Notre avis: Après une ouver­ture un peu déroutante, la troupe de La Dame de chez Max­im nous offre un spec­ta­cle très bien mené, orig­i­nal, dynamique et diver­tis­sant. Dès son arrivée, le spec­ta­teur est accueil­li par les comé­di­ens dans une ambiance de cabaret mod­erne un peu trash. Les hommes sont en talons aigu­illes et corsets, les femmes en bas résille… une chan­son débute le spec­ta­cle, on est chez Max­im ! Si cette mise en abîme laisse présager un traite­ment décalé — pas for­cé­ment de très bon goût — de la pièce on est très vite ras­suré, car aus­sitôt cette intro­duc­tion passée, nous nous retrou­vons chez le doc­teur Pety­pon, embar­qués dans une folle suc­ces­sion de quipro­qu­os et de sit­u­a­tions invraisem­blables, dans la plus pure tra­di­tion du vaude­ville. La mise en scène de Johan­na Boye joue très habile­ment d’une troupe réduite de sept comé­di­ens et un musi­cien pour don­ner vie à douze per­son­nages. Elle s’appuie sur des décors sim­ples et mod­u­la­bles pour créer les dif­férents lieux dans un enchaîne­ment de scènes très fluide.
Les comé­di­ens sont excel­lents, ils sou­ti­en­nent tout au long de la pièce un rythme qui ne faib­lit jamais. Vanes­sa Cail­hol qui inter­prète la môme Crevette est aus­si à l’aise en comédie qu’en chant et en danse et donne à son per­son­nage une allure de meneuse de revue parisi­enne très naturelle rap­pelant Zizi Jean­maire. Avec Flo­ri­an Choquart (Pety­pon) et Arnaud Dupont (Mongi­court), ils por­tent l’intrigue et sem­blent insuf­fler à toute la troupe une énergie incroy­able. On saluera les per­for­mances d’Arnaud Dupont et Gar­lan Le Martelot qui dans des rôles trav­es­tis ont su trou­ver une sim­plic­ité de jeu remar­quable évi­tant toute caricature.
Dans une mise en scène mod­erne et effi­cace, et portée par une troupe tal­entueuse, cette Dame de chez Max­im offre au pub­lic une vraie pièce de boule­vard dans ce que ce genre peut avoir de plus séduisant.