La Souricière

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Théâtre du Vieux-Colombier – 21, rue du Vieux-Colombier, 75006 Paris.
Du 4 juin au 13 juillet 2025.
Pour en savoir plus, cliquez ici.

À l'auberge du manoir de Monkswell, le jeune couple formé par Mollie et Giles Ralston s'apprête à accueillir ses premiers pensionnaires, par un jour de tempête de neige.
La radio annonce dans un flash d'actualités un meurtre commis à Londres. Le suspect semble identifiable (d'après Scotland Yard) : ce dernier serait vêtu d'un manteau sombre, d'une écharpe et d'un chapeau, tenue relativement ordinaire portée par la plupart des protagonistes à leur arrivée. L'inspecteur Trotter chargé de l'enquête débarque au manoir, réunit les hôtes en leur expliquant que d'après des indices trouvés sur le lieu du crime, de nouveaux homicides pourraient avoir lieu, justement à Monkswell !
La neige les contraint au huis clos, lorsqu'un corps sans vie est découvert. Tout le monde paraît suspect, l'inspecteur part alors à la chasse au coupable. Le dénouement sera pour le moins inattendu...

Notre avis : La Souricière n'a jamais quitté l'affiche de la scène londonienne depuis sa création en 1952. Agatha Christie, surnommée "la Reine du crime" est l'une des autrices les plus prolifiques de la littérature policière, totalisant à son actif pas moins de 66 romans, 154 nouvelles ainsi que 20 pièces de théâtre, traduits dans de nombreuses langues.

Paris découvrit enfin (près de vingt ans après sa création) pour la première fois ce succès au Théâtre Hébertot ; peu de reprises par la suite, à l’exception d'une particulièrement remarquée en 2019 (mise en scène par Ladislas Chollat) au Théâtre de la Pépinière.

La troupe de la Comédie-Française ressuscite avec bonheur cette pépite délicieusement vintage, qui fleure bon le thé et les scones dans une nouvelle traduction (signée Lilo Baur et Serge Bagdassarian). Les comédiens s’amusent manifestement — et nous amusent tout autant ! C'est également l'occasion de découvrir de nouveaux pensionnaires, parmi lesquels Jordan Rezgui et l'hilarant Sefa Yeboah, qui campe un architecte extraverti – un rôle en or qui ouvre la porte à toutes sortes d'extravagances. Les « anciens » ne sont pas en reste : citons au passage Clotilde de Bayser en vieille femme aigrie, Anna Cervinka étonnamment androgyne, ou bien encore Christian Gonon délirant voyageur plus qu'énigmatique. Tous évoluent dans une esthétique résolument cinématographique : les fantômes de Hitchcock ou autres Lang et Welles planent dans un jeu de lumières et de contrastes fort réussis. Le rythme est soutenu, on rit beaucoup (et on frissonne un peu) grâce à ce spectacle distrayant que l'on applaudit sans réserve. Et bien sûr nous ne vous révélerons pas que l’assassin est… Lady Agatha l’interdisait formellement !

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