Le Premier Sexe, ou la Grosse Arnaque de la virilité

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La Scala (petite salle) – 13, boulevard de Strasbourg, 75010 Paris.
Du 29 octobre au 19 mars 2025, les mardis et mercredis à 19h15, puis les dates changent à partir de fin novembre.
Pour ne pas vous tromper, consultez donc le site du théâtre.
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Un homme sur scène épaulé par divers mem­bres de sa famille, ses cama­rades de class­es, son psy, ses ex, ses futur(e)s, des col­lègues, des élèves, offre le fruit de sa réflex­ion. Le con­den­sé d’une exis­tence en sept tableaux et à peu près le dou­ble d’anecdotes fon­da­tri­ces, con­vo­quées pour inter­roger le ver­tige d’un genre et tout ce qu’il implique d’impératifs. L’auteur s’est un peu embal­lé avec cette grosse phrase, la suite sera plus sim­ple. Promis.

De l’enfance à l’âge adulte, de l’oppression à l’émancipation, de la viril­ité abu­sive à une mas­culin­ité sin­gulière, Le Pre­mier Sexe est un par­cours. Et un partage.

Notre avis : Pré­cisons tout d’abord que le spec­ta­cle n’est pas musi­cal, même si des extraits de chan­sons trou­vent par­faite­ment leurs places. Et main­tenant atten­tion : déluge de super­lat­ifs en vue… En effet, assis­ter à ce seul en scène, c’est vivre un moment excep­tion­nel en com­pag­nie d’un acteur/auteur par­mi, sans nul doute, les plus doués de sa généra­tion. Avant même de se trou­ver physique­ment sur cette petite scène, très proche du pub­lic, sa voix explique avec un sec­ond degré irré­sistible les con­signes à respecter. Par la suite, Mick­aël Délis évoque des moments de son enfance, entre une mère portée sur les anti­dé­presseurs et qui encour­age son reje­ton à en utilis­er, et son psy qui tente de démêler les divers tra­cas liés à l’orientation sex­uelle, à la sacro-sainte viril­ité. Les per­son­nages défi­lent, les pro­pos se téle­scopent, se répon­dent. Le spec­ta­teur, entre deux rires com­plices avec le comé­di­en, recon­stitue le puz­zle de la vie de cet homme qui par­le avec tant de justesse, d’à‑propos, le tout avec un humour auquel il serait bien vain de résister.

En fin con­nais­seur des us et cou­tumes des règles théâ­trales, jusqu’à la par­tic­i­pa­tion du pub­lic un temps req­uise, Mick­aël Délis s’en amuse, les détourne et, plus les min­utes s’égrènent, plus il noue un lien priv­ilégié avec une salle atten­tive et en empathie plus que cap­tive. Et dans les dernières min­utes du spec­ta­cle, une émo­tion inde­scriptible risque de vous étrein­dre : l’accueillir pro­cure un boule­verse­ment qui con­duit à des applaud­isse­ments plus que nour­ris et l’envie de rester encore avec ce comé­di­en rare, celle aus­si de lui mon­tr­er notre recon­nais­sance pour cette heure extra­or­di­naire. Et la joie ressen­tie d’apprendre que Le Pre­mier Sexe s’inscrit dans une trilo­gie. Le deux­ième opus, La Fête du slip ou le Pipo de la puis­sance, a déjà été créé con­traire­ment au troisième. Le tout à décou­vrir bien­tôt au Théâtre de la Reine Blanche. Autant dire que ren­dez-vous est pris et, avant cela, sans nul doute, retourn­er se réchauf­fer auprès des mots et de la presta­tion de cet artiste généreux et inspirant.

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