À la fois burlesques et acrobatiques, venez découvrir les tribulations d’un rêveur acharné… Hektor est un drôle de personnage, capable de se sortir des situations les plus périlleuses, mais aussi d’y replonger de plus belle. Vagabond ou migrant ayant quitté son pays d’origine en quête d’un monde meilleur, il charme et émeut par son obstination opiniâtre, digne d’un lointain cousin des héros de Charlie Chaplin. Clown auguste plongé dans une scénographie kafkaïenne, malmené, il fait tout son possible pour s’extirper de ce monde absurde.
Notre avis : Voilà un bien joli voyage auquel Hektor convie le spectateur, quel que soit son âge. Durant une heure, sans aucune parole, il nous invite à le suivre dans ses aventures qui le propulsent dans divers univers. La scénographie est particulièrement sobre et soignée : un plot en métal surmonté d’une barre articulée, peut servir de promontoire au-dessus de l’eau, mais peut aussi se montrer nettement plus agressif lorsque son bras articulé menace, en tournant, de renverser Hektor. Mais, comme tout bon rêveur poète qui se respecte, Hektor sait faire face, parfois même sans avoir l’air de le faire exprès.
En une succession de tableaux aux ambiances changeantes, ambiances soulignées parfois par des images argentiques projetées – comme les traces d’un passé encore présent – et par une bande-son très travaillée qui fait la part belle à diverses interprétations du « Hernando’s Hideway » extrait du musical The Pajama Game, le spectateur est appelé à s’émouvoir en suivant ce parcours incarné par Matias Pilet, un comédien-acrobate à la souplesse gracieuse. Une heure de poésie à hauteur de rêve.