Les étoiles pâlissent et je m’attarde est le récit de vies de femmes qui se plongent dans leurs souvenirs dans l’espoir de s’y retrouver. En quête d’identité, elles sont prises d’une nostalgie qui les enveloppe et semble les retenir dans le plaisir rassurant de ce qu’elles connaissent déjà. Elles s’attardent.
Sur une bande-son exclusivement féminine qui balaie le jazz des années 50 à nos jours, c’est en chant et en danse que ces femmes dérouleront leur histoire dans une ambiance chaleureuse et énergique ; une invitation à se souvenir ensemble, comme pour mieux repartir.
Notre avis : Tout d’abord la poésie du titre intrigue. Ce spectacle chorégraphique pour cinq danseuses, dont une chanteuse, présenté sur la petite scène de ce théâtre de poche, a été inventé par Laure Demollière et parle de sororité. La danse contemporaine sied parfaitement au propos : les mouvements sont amples, enveloppants, jamais anguleux et entre les cinq interprètes se tissent rapidement des liens que la parole ne pourrait traduire. La bande-son, assez hétéroclite, repose sur des voix féminines, un enregistrement d’un duo entre Ella Fitzgerald et Louis Armstrong mis à part. La comédie musicale ou son univers sont évoqués par le biais de titres extraits de Hair ou de Oh, Kay! (1926) par le biais de la célèbre chanson “Someone to Watch Over Me” écrite par les frères Gershwin. Durant un peu moins d’une heure, le spectateur s’immerge dans une sorte de rêverie avec ces cinq femmes, invitation à partager leurs détresses mais aussi leurs espoirs. L’exiguïté du lieu impose une grande précision aux interprètes, qui évoluent à quelques centimètres des spectateurs. Un recul plus grand permettrait sans doute de mieux apprécier le spectacle, mais rendons grâce à ces petits théâtres, à leur pugnacité, puisqu’ils permettent de jolies découvertes.