Les étoiles palissent et je m’attarde

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Théâtre La Croisée des Chemins – 120 bis, rue Haxo, 75019 Paris.
Du 20 janvier au 10 mars 2024, les samedis à 17h et les dimanches à 15h.
Pour en savoir plus et réserver, cliquez ici.

Les étoiles pâlis­sent et je m’attarde est le réc­it de vies de femmes qui se plon­gent dans leurs sou­venirs dans l’espoir de s’y retrou­ver. En quête d’identité, elles sont pris­es d’une nos­tal­gie qui les enveloppe et sem­ble les retenir dans le plaisir ras­sur­ant de ce qu’elles con­nais­sent déjà. Elles s’attardent.

Sur une bande-son exclu­sive­ment fémi­nine qui bal­aie le jazz des années 50 à nos jours, c’est en chant et en danse que ces femmes dérouleront leur his­toire dans une ambiance chaleureuse et énergique ; une invi­ta­tion à se sou­venir ensem­ble, comme pour mieux repartir.

Notre avis : Tout d’abord la poésie du titre intrigue. Ce spec­ta­cle choré­graphique pour cinq danseuses, dont une chanteuse, présen­té sur la petite scène de ce théâtre de poche, a été inven­té par Lau­re Demol­lière et par­le de soror­ité. La danse con­tem­po­raine sied par­faite­ment au pro­pos : les mou­ve­ments sont amples, envelop­pants, jamais anguleux et entre les cinq inter­prètes se tis­sent rapi­de­ment des liens que la parole ne pour­rait traduire. La bande-son, assez hétéro­clite, repose sur des voix féminines, un enreg­istrement d’un duo entre Ella Fitzger­ald et Louis Arm­strong mis à part. La comédie musi­cale ou son univers sont évo­qués par le biais de titres extraits de Hair ou de Oh, Kay! (1926) par le biais de la célèbre chan­son “Some­one to Watch Over Me” écrite par les frères Gersh­win. Durant un peu moins d’une heure, le spec­ta­teur s’im­merge dans une sorte de rêver­ie avec ces cinq femmes, invi­ta­tion à partager leurs détress­es mais aus­si leurs espoirs. L’exiguïté du lieu impose une grande pré­ci­sion aux inter­prètes, qui évolu­ent à quelques cen­timètres des spec­ta­teurs. Un recul plus grand per­me­t­trait sans doute de mieux appréci­er le spec­ta­cle, mais ren­dons grâce à ces petits théâtres, à leur pugnac­ité, puisqu’ils per­me­t­tent de jolies découvertes.

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