Woman of the Year

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1939

Création mondiale en français le 29 novembre 2023 au Théâtre de la Renaissance (Oullins Lyon Métropole).
Les 7 et 8 février à L’Azimut (Antony–Châtenay-Malabry).

La « femme de l’année » de l’histoire, c’est Tess Hard­ing : une vedette de la télévi­sion unanime­ment célébrée, qui fait de l’ombre à Sam, son dessi­na­teur de presse de mari. Leur cou­ple sur­vivra-t-il à cette situation ?

Notre (sec­ond) avis : Nous vous fai­sions part de notre plaisir à la décou­verte de ce musi­cal en novem­bre dernier, lors des toutes pre­mières don­nées à Oullins (en métro­pole lyon­naise). Il est évi­dent que le spec­ta­cle, main­tenant par­faite­ment rodé, offre aux spec­ta­teurs un ouvrage mené tam­bour bat­tant par des inter­prètes com­plète­ment habités par leurs personnages.
Le dis­posi­tif scénique, rap­pelons-le, s’adapte par­faite­ment à cette vaste scène du nou­veau théâtre d’Antony, qui a ouvert ses portes en octo­bre 2021.
Nous retrou­vons le mur qui par­court la scène, per­me­t­tant à la fois d’ac­cueil­lir des pro­jec­tions de décors ou des inser­tions de bulles humoris­tiques, tout en respec­tant et met­tant en valeur les nom­breuses péripéties de l’in­trigue par un judi­cieux espace central.
Les qua­tre musi­ciens de l’orchestre – posi­tion­nés côté jardin – s’intègrent vite et facile­ment à l’ac­tion, si néces­saire, devenant alors acteurs et chanteurs.
Ce procédé, rarement vu, force notre admi­ra­tion et con­tribue large­ment au rythme et à la réus­site du spectacle.
Pour revenir sur nos deux prin­ci­paux pro­tag­o­nistes, Lud­mil­la Dabo illu­mine véri­ta­ble­ment la scène – en femme de tête dont on sent néan­moins une fragilité pal­pa­ble. Son inter­pré­ta­tion du rôle se trou­ve sûre­ment éloignée de celle de Lau­ren Bacall (et a for­tiori de Raquel Welch ou de Deb­bie Reynolds qui lui ont suc­cédé). Toute­fois nous avons la cer­ti­tude de devoir compter à l’avenir avec elle pour de futurs grands pro­jets musicaux.
Nous la retrou­verons d’ailleurs prochaine­ment dans un spec­ta­cle dédié à l’im­mense Nina Simone.
Jacques Verzi­er (son époux, l’autre pro­tag­o­niste prin­ci­pal) flotte lit­térale­ment sur scène avec l’ai­sance et l’élé­gance que nous lui con­nais­sons ! De Cole Porter à Kurt Weill, en pas­sant par Rodgers et Ham­mer­stein, il nous séduit dans cha­cun de ses rôles.
Dalia Con­stan­tin et Quentin Gibelin appor­tent, par une mul­ti­tude de rôles, tout leur tal­ent et leur savoir-faire à cet ouvrage bien ficelé et réal­isé avec brio.
Loin des suc­cès tri­om­phaux de Kan­der et Ebb, tels Cabaret ou Chica­go, il sub­siste par­mi les œuvres de ce fameux duo des tré­sors à ressus­citer, tels Zor­ba ou The Scotts­boro Boys, sans oubli­er Le Bais­er de la femme araignée que nous aime­ri­ons telle­ment décou­vrir en France.
Mais nous pour­rons sûre­ment compter sur le tal­ent et la sagac­ité de Jean Lacorner­ie pour mon­ter cer­taines d’en­tre elles !
Ne lui devons-nous pas (pour ne citer qu’elles) les créa­tions de raretés telles Of Thee I Sing de Gersh­win, ou bien Lady in the Dark et One Touch of Venus de Kurt Weil ?
La liste de ces tré­sors ressus­cités est longue, en trente ans de spec­ta­cles qu’il nous a offerts avec passion.
Woman of the Year, qui va prochaine­ment ter­min­er sa tournée, aura encore – nous l’e­spérons – de beaux jours à venir. Elle con­stitue une des plus belles décou­vertes musi­cales de cette saison !

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