Les Sirènes de Dieppe

0
1861

À retrouver sur le site de France Télévisions dans la collection : Fini la Bamboche ?
Pour voir le film,
cliquez ici. Disponible jusqu'au 16 juin 2024
52 minutes.

À Dieppe, petite ville por­tu­aire de la côte nor­mande, se trou­ve un cabaret où Diva Bel­u­ga et ses drag queens font le show. Un lieu qui se bat chaque jour pour exis­ter et qui survit grâce à l’én­ergie, la per­sévérance et la foi inébran­lable de son équipe.

Les réal­isa­teurs Nico­las Engel et Nico­las Birken­stock ont suivi la Sirène à Barbe pen­dant une année. De manœu­vres pour boost­er la fréquen­ta­tion de la salle aux luttes acharnées pour vain­cre les préjugés – hélas encore bien présents –, Les Sirènes de Dieppe est une ode à la déter­mi­na­tion, la sol­i­dar­ité et la tolérance. Au cœur du doc­u­men­taire, les queens de la Sirène nous racon­tent leur vie en chan­sons, à la manière d’une comédie musicale.

Notre avis : Pourquoi faut-il décou­vrir ce pre­mier doc­u­men­taire co-signé par Nico­las Engel – un habitué de nos colonnes – et Nico­las Birken­stock ? D’abord pour son sujet, soit l’idée folle d’un autre Nico­las, diep­pois d’origine, d’ouvrir un cabaret drag dans cette ville de 30 000 habi­tants. Une preuve de résilience puisqu’il fut vic­time avec son com­pagnon d’une attaque homo­phobe et déci­da, ain­si, de relever la tête. Son apparence physique ayant changé en rai­son de prise d’antidépresseurs, il expli­quera dans le film pourquoi il a choisi “Diva Bel­u­ga” comme nom de scène. Avec tact et pré­ci­sion, les deux réal­isa­teurs mon­trent, sur une année (entre deux Fêtes du hareng !), les aléas de ce lieu atyp­ique, porté par l’énergie admirable de ses mem­bres et de ses sou­tiens extérieurs, tels les par­ents de Nicolas.

La forme du film con­stitue un autre motif pour décou­vrir ce film col­oré, ten­dre et mali­cieux puisque, chas­sez le naturel, il prend la forme d’une comédie musi­cale. En effet, chaque pro­tag­o­niste se chante. Ces por­traits chan­tés se mêlent à un réc­it qui mon­tre que l’entraide n’est jamais un vain mot, notam­ment quand il faut lut­ter con­tre un racisme qui men­ace. Quelque chose de touchant se con­stru­it au fur et à mesure de cette petite heure passée en bonne com­pag­nie. Les artistes, cer­tains aux par­cours cabossés, provo­quent une empathie salu­taire et don­nent bien envie de nag­er aux côtés de ces sirènes qui n’évoluent pas en eaux trou­bles. Enfin il est heureux que, comme l’indique le dossier de presse, ce cabaret – La Sirène à barbe – con­naisse enfin le suc­cès qui le met à l’abri des intempéries.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici