Natacha Campana et Thierry Gondet vous invitent à redécouvrir Grease

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Nat­acha Cam­pana, d’où vous vient votre intérêt pour la comédie musi­cale ? Que recherchez-vous dans ce genre par­ti­c­uli­er ?
Il est né quand j’étais ado. À l’époque, je pas­sais pas mal de temps devant la télé, et un jour je suis tombée sur Grease. Les films de Dis­ney mis à part, c’est la pre­mière comédie musi­cale que j’ai vue et je suis dev­enue accro. Notam­ment à la BO que j’écoutais en boucle — avec un rit­uel bien pré­cis — chaque matin avant de par­tir au col­lège. Grease est le point de départ de cet intérêt que je porte aujourd’hui pour le genre. J’ai tou­jours aimé le chant, la musique, et le ciné­ma. La comédie musi­cale est un art total qui a le mérite de réu­nir tout cela, avec la danse en bonus. Aujourd’hui, j’aime autant les films musi­caux que les comédies musi­cales scéniques.

Com­ment définiriez-vous les soirées L’Ecran Pop ?
C’est un con­cen­tré de bonne humeur. Le pub­lic vient pour vivre un moment hors du temps, lâch­er prise avec d’autres fans, partager du bon­heur autour d’un film qu’on adore. Grâce aux ani­ma­tions, aux good­ies et le fait que le pub­lic vienne déguisé, c’est très par­tic­i­patif. Et libéra­teur : chanter sans retenue, dans une salle de ciné­ma, ça fait du bien ! On ressort avec le sourire aux lèvres et des étoiles plein les yeux.

Nat­acha Cam­pana ©Jes­si­ca Saval

Est-ce que le mou­ve­ment « Sing along » trou­ve un écho avec le pub­lic français, réputé rétif à la comédie musi­cale ?
Oui ! À croire que le pub­lic l’attendait. Quand j’ai décidé de lancer ce con­cept en France, je me suis aperçue qu’autour de moi, per­son­ne ne con­nais­sait ce type de soirées. Pour la pre­mière date, le 7 sep­tem­bre 2017, l’accueil qu’elle allait recevoir était donc de l’ordre de l’inconnu : et pour­tant, le pub­lic est venu en nom­bre puisque nous avons affiché com­plet, comme pour cha­cune des séances au Grand Rex. Déguisés, sur-motivés : les gens chan­taient déjà dans la queue ! L’ambiance était même plus folle que ce que j’ai pu vivre à Lon­dres lors des sing-along aux­quels j’ai assisté. Cette « réti­cence » est donc sure­ment en train de chang­er. D’un autre côté, ce con­cept a les ingré­di­ents mag­iques pour être pop­u­laire : des films cultes, des chan­sons cultes pour pass­er un moment très fes­tif : inutile d’être un expert du musi­cal pour y par­ticiper, aimer le genre suf­fit ample­ment. Les films éli­gi­bles au ciné­ma-karaoké plaisent glob­ale­ment au plus grand nom­bre. D’ailleurs, Grease lors de sa sor­tie en France en 1978 avait réu­nis plus de 5 mil­lions de spec­ta­teurs. Ca fait tout de même pas mal de monde récep­tif à cette comédie musicale !

Qu’est-ce qu’une bonne comédie musi­cale à vos yeux ?
Une bonne his­toire bien sûr mais surtout de bonnes chan­sons, à l’efficacité indé­ni­able. C’est la musique qui porte l’histoire, c’est elle aus­si qui pro­longe le plaisir quand on n’est pas devant son écran ou dans une salle de spec­ta­cle. C’est ce que je trou­ve mag­ique dans le genre : pou­voir revivre aus­si sou­vent qu’on le souhaite une his­toire que l’on aime, sim­ple­ment en met­tant ses écou­teurs. Pour moi qui adore qu’on me racon­te des his­toires, c’est un bel avantage !

Thier­ry Gondet, com­ment envis­agez-vous votre par­tic­i­pa­tion aux soirées Ecran Pop autour de Grease ?
Comme un bon moment de détente et de bonne humeur.

Avez-vous décou­vert d’abord Grease sur scène ou bien le film ?
Le film à sa sor­tie lorsque j’étais ado­les­cent. J’étais fou d’Olivia New­ton-John après ça. Encore plus fou lorsque j’ai eu la chance de la ren­con­tr­er 20 ans plus tard lors d’une pro­mo­tion de Grease, le spec­ta­cle, en Alle­magne dans lequel je jouais Kenickie.

Thier­ry Gondet

Avez-vous par­ticipé à ce type de karaoké géant ?
Une seule fois aupar­a­vant pour Mam­ma Mia, mais il n’y avait pas de pré-show donc les gens étaient un peu « frileux » pour chanter. Du coup, la for­mule de l’Ecran Pop me paraît très bonne car elle per­met de dés­in­hiber les plus timides et de per­me­t­tre ain­si à tous de prof­iter à fond de l’expérience comme s’ils étaient dans leur salon avec beau­coup d’amis.

Vous avez par­ticipé à de nom­breux spec­ta­cles musi­caux, com­ment abor­dez-vous ce tra­vail d’interpréta­tion par­ti­c­uli­er ?
Exacte­ment comme un rôle dans une pièce. J’incarne un per­son­nage qui a le droit de tra­vers­er le 4ème mur, à savoir s’adresser à la salle. Il y a donc inter­ac­tion avec le pub­lic ce qui me rap­pelle l’époque où je fai­sais du One Man Show également.

Com­ment con­sid­érez-vous l’évolution de la comédie musi­cale en France depuis ces dernières années ?
Très intéres­sante. Lorsque j’ai quit­té la France en 1992, il n’y en avait qua­si­ment aucune. Puis sont arrivées les comédies musi­cales « à la française » comme Notre-Dame de Paris que je con­sid­ère plus comme des opéras rock puisqu’il n’y a pas de texte par­lé et que leurs inter­prètes étaient pure­ment des chanteurs de var­iété (au bon sens du terme) et rarement des comédiens.
Il y a avait tou­jours de temps à autre une ten­ta­tive de créa­tion de comédie musi­cale à l’anglo-saxonne, sou­vent une adap­ta­tion d’un orig­i­nal anglo­phone mais elle ren­con­trait rarement son public.
Aujourd’hui, il y a pas mal de diver­sité avec tou­jours les opéras rock d’un côté où on a vu pour cer­tains une belle évo­lu­tion d’écriture et d’interprétation, les comédies musi­cales anglo-sax­onne adap­tées en français qui parvi­en­nent à drain­er du pub­lic et enfin surtout beau­coup de créa­tions pure­ment français­es en théâtre musi­cal, notam­ment dans les spec­ta­cles pour enfants comme Jules Verne dans lequel je vais jouer à par­tir du 20 octo­bre. On sent que le pub­lic d’aujourd’hui est plus deman­deur d’œuvres musi­cales et ça fait plaisir à voir.

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