Nos années parallèles

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Théâtre des Mathurins – 36, rue des Mathurins, 75008 Paris.
Du 4 novembre 2024 au 6 janvier 2025.
Renseignements et réservations sur le site du théâtre.

Une mère et son fils racon­tent leur par­cours éton­nant, ten­dre et mouvementé.

Deux regards posés sur le temps qui passe. Deux vies qui se croisent : l’une qui com­mence, l’autre qui s’éteint.

Nos années par­al­lèles, c’est l’histoire d’un amour uni­versel, d’un lien indestructible.

Notre avis : Stéphane Corbin, auteur-com­pos­i­teur-inter­prète, fai­sait paraître en 2017 Nos années par­al­lèles, bel ouvrage rela­tant son bref par­cours de vie avec sa mère : un chemin plus que mou­ve­men­té, hélas, empreint d’un amour fil­ial incon­di­tion­nel pour une mère en fin de vie. Il nous présente aujourd’hui le spec­ta­cle éponyme, tout aus­si réussi.

Ces deux par­cours croisés, pas­sant de la lit­téra­ture à la musique, don­nèrent lieu à un spec­ta­cle vivant créé en 2019 er repris par la suite à Avi­gnon. Paris l’ac­cueille enfin pour une série de représen­ta­tions lim­itées (tous les lundis soir). Le cadre intimiste de la petite salle du Théâtre des Math­urins demeure le lieu idéal pour ce huis clos à deux per­son­nages où l’é­mo­tion reste intacte. La scéno­gra­phie min­i­mal­iste – com­posée d’un canapé, d’une lampe et d’une table de chevet – donne d’emblée le ton. La mère (Valérie Zac­com­er) égrène les pans d’une vie heureuse, partagée entre un mari et ses deux fils aimants. La mal­adie, invitée indésir­able dans leur vie, va tout cham­bouler : guéri­son appar­ente, rechute, rémis­sion… l’is­sue sera hélas fatale. L’un d’en­tre eux (Alexan­dre Faitrouni) par­lera de la rela­tion tumultueuse qu’il entre­tient avec sa mère, de ses désirs et émois, de sa vie com­pliquée quand on choisit de s’assumer comme un jeune homo­sex­uel. Auront-ils eu le temps de se dire l’essentiel pen­dant les vingt-trois pre­mières années de la vie du jeune homme ? Nous sommes en tout cas sûrs qu’ils s’ai­ment profondément.

Nos années par­al­lèles ©Philippe Pocidalo

Tapi dans l’om­bre, le pianiste com­plice (Stéphane Corbin) les accom­pa­gne dans de sub­tiles chan­sons, qui arrivent fort à pro­pos dans la nar­ra­tion. Son écri­t­ure, tout comme sa musique, s’avère d’une grande déli­catesse : les mots et les notes touchent droit au cœur, tout en évi­tant le piège du mélo­drame lar­moy­ant ou de l’excès de pathos. Vir­ginie Lemoine assure une mise en scène dis­crète et élé­gante, à son image. Nous retrou­vons de fait une par­tie de l’équipe gag­nante qui nous avait char­més en 2017 avec le spec­ta­cle 31. Une pépite musi­cale bien française qui nous fait hon­neur, prou­vant que ce domaine n’est pas l’apanage des gross­es pro­duc­tions anglo-saxonnes.

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