Adaptée du célèbre film australien du même nom, sorti en salles en 1994, prix du public à Cannes avant de recevoir l’Oscar des meilleurs costumes en 1995. Sa bande-son est la plus dansée de l’histoire, sur scène, le défilé ininterrompu de chansons et de chorégraphies font de Priscilla la comédie musicale « feel good » par excellence. C’est l’histoire tout aussi fantasque que le film, haute en couleur, généreuse et drôle, de trois amis qui s’apprêtent à traverser le désert australien, de Sydney à Alice Springs, pour y présenter leur spectacle de drag queen. Ils optent pour un bus qu’ils baptisent Priscilla pour le voyage de leur vie. Sur la route, ils ne trouvent pas que l’amour et l’amitié, mais bien plus que ce qu’ils n’auraient osé imaginer. Un voyage rythmé par les plus grands tubes de la musique disco de tous les temps, de Tina Turner à Gloria Gaynor, d’Aretha Franklin à Earth, Wind & Fire, de Madonna à Kylie Minogue, Cyndi Lauper… Sur scène, une troupe de 30 artistes, 500 costumes excentriques, 200 perruques délirantes, un autobus totalement robotisé, une énorme production pilotée par une technique des plus complexe et sophistiquée. Priscilla stationnera au Casino de Paris pour vous inviter à une expérience musicale hors du commun !
Notre avis : Adapté du film de 1994, le musical Priscilla, Queen of the Desert a été créé en 2006 à Sydney avant de connaître un succès international. En France, c’est un habitué des spectacles basés sur les musiques des années disco qui décide de produire le spectacle, Claude Cyndecki (« Stars 80 », Flashdance, « Danse avec les stars »), et Philippe Hersen (Flashdance) s’est occupé de l’adaptation française ainsi que de la mise en scène sur les planches du Casino de Paris. Suivant le road-trip de deux drag queens et d’une femme transsexuelle à travers l’Australie, ce jukebox musical traite tour à tour de sujets comme l’homophobie ou la peur de l’inconnu.
Dès le début du spectacle, le ton est donné avec trois divas suspendues chantant à gorge déployée « It’s Raining Men » au-dessus des artistes dansant et chantant en playback. L’œil est instantanément attiré par les superbes costumes réalisés par Frédéric Olivier, dans la lignée des costumes originaux qui avaient décroché plusieurs récompenses. Concernant le spectacle en lui-même, l’énergie est de mise et les personnages principaux arrivent à ne pas tomber dans la caricature, ce qui n’est pas forcément le cas de certaines scènes d’ensemble, en particulier dans les saloons. Laurent Bàn campe un Dick / Miss Mitzi touchant tandis que David Alexis joue une Bernadette caustique au possible, véritable atout humoristique déclenchant souvent le rire du public grâce à ses répliques acerbes envers Bradley, joué par Jimmy Bourcereau. Le spectacle reprend la forme de celui ayant été produit à Broadway, ne vous attendez donc pas à retrouver l’intégralité des morceaux du film, mais vous ne serez pas dépaysés puisque les scènes cultes ont été intelligemment gardées dans la production scénique. Il n’est cependant pas rare de s’étonner du vide scénique que les danseurs et les écrans tapissant le fond de scène ont bien du mal à combler, malgré des chorégraphies agréables. Quelques longueurs rompent également le rythme général, en espérant que celles-ci ne subsisteront pas une fois le spectacle rodé.
Priscilla, folle du Désert reste un spectacle divertissant qui ravira les nostalgiques de la période disco et dont le message d’amour et de tolérance touchera le plus grand monde.