Paroles : Alain Boublil & Jean-Marc Natel
Musique : Claude-Michel Schönberg
Directrice Musicale : Alexandra Cravero
Directeur Artistique : Christian Cravero
Orchestrateur et pianiste : Didier Mouret
Directrice scénique : Magda Hadnagy
Costumes : Yves Guilnhut — antikcostumes
Créateur de lumières : Roque Ségovia
Javert — Pierre Michel Dudan
Fantine — Ita Graffin
Cosette enfant- Anne-Fleur Jacquot
Cosette — June Van der Esch
Mme Thénardier — Christina Koubbi
Mr Thénardier — Ronan Debois
Gavroche — Pierre Gommé
Eponine — Géraldine Jeannot
Marius — Jean-Christophe Born
Enjolras — Mickael Roupie
Et aussi : Anne-Aurore Cochet, Anne-Laure Triebel, Marie-Laure Conjaerts, Sophie
Lephay, Pauline-Amy Lena, Valentin Ferrari, Arnaud Masclet, Laurent Herbaut, Romain
Dayez…
Les voix s’avèrent quant-à-elles, hélas, très inégales. Personnage central, Jean Valjean tient son rôle et sa voix. Si les spécialistes l’attendaient au tournant sur « Comme un homme » qui impose le silence et fait monter la tonalité, Xavier Mauconduit remporte le pari. Il livre une interprétation profonde et convaincante, tout comme est poignante celle de Fantine (Ita Graffin). Avec un physique frêle et un visage peint de désespoir, elle parvient à transmettre un frisson sur le célèbre « J’avais rêvé ». A leurs côtés, Christina Koubbi et Ronan Debois se révèlent être les meilleurs comédiens de la troupe en excellents Thénardier. Leur rôle les aide évidemment. En chants, en jeu et en mimiques, ils assurent le spectacle et incarnent à merveille le couple de crapules. Le public ne s’y trompe pas, qui leur a réservé d’ailleurs une ovation méritée. Quant à Mickaël Roupie en Enjolras, il incarne avec voix et prestance le leader des étudiants rebelles. On regrette en revanche, un Marius (Jean-Christophe Born) franchement en dessous de son rôle. Effacé, manquant de charisme et de présence vocale, il passe presque inaperçu et c’est bien dommage. Cosette adulte (June Van der Esch) fait de son mieux pour l’accompagner. Elle tire son épingle du jeu, même si l’émotion a du mal à passer. Il faut dire que ces grands airs, qu’ils soient des complaintes solitaires ou des envolées puissantes, sont faits pour être joués et présentés en action. Et qu’il n’est pas chose aisée d’entrainer le public, seul derrière un micro, parmi d’inutiles effets de lumière, pas toujours du meilleur goût. Nos lecteurs le savent mieux que quiconque, une comédie musicale doit allier la voix et le jeu… L’un ne va pas sans l’autre…
Respectant toutefois leur promesse explicite d’un concert, non d’un spectacle, la soirée permet finalement d’offrir une version plus symphonique qu’impressionnante, plus lyrique qu’émouvante, et plus classique que spectaculaire du musical planétaire. Elle est surtout l’occasion pour le public de re (découvrir) cette œuvre légendaire, présentée avec qualité et propreté. Le final semble libérer la troupe qui se rassemble dans un enthousiasmant et réussi « C’est pour demain », noyé de tricolore. Et l’on se prend à rêver… le grand retour des Misérables en spectacle, c’est pour quand ?