Quelle fut votre première émotion, ou votre plus grande émotion liée à une comédie musicale ?
Je dirais La Belle et la bête à Mogador. Un soir je joue rôle le rôle de Belle. A un moment, je monte en haut de la tour, là où se trouve la rose. A cet instant précis, je me suis rendue compte en étant quasiment seule sur scène que quelque chose venait de se produire. J’étais là où j’avais rêvé d’être, dans ce conte que je connaissais par cœur par le biais du dessin animé. Tout en interprétant le rôle, j’étais remplie d’émotion, impressionnée, fière de cet accomplissement : j’y suis, je suis à ma place, ça colle à ce que je veux faire de ma vie.
Pour vous quels sont les ingrédients pour une comédie musicale parfaite ?
A mon sens l’élément essentiel pour qu’une comédie musicale soit réussie, c’est la précision. Précision que l’on doit trouver à tous les niveaux, tant artistiques que techniques. Un changement de décor mal réglé peut faire sortir le spectateur du spectacle, tout doit être au millimètre. Et j’aime lorsqu’un thème de chanson revient plusieurs fois. Cette partie musicale permet de s’attacher aux chansons. Ensuite, j’aurais tendance à dire que, comme dans toute œuvre, il faut mélanger divers ingrédients comme l’humour, l’émotion, le suspens, mais toujours avec… précision.
Vous faites partie de la génération émergente, quel sens cela a‑t-il pour vous ?
C’est très fort. Quand j’ai commencé, j’ai eu cette chance d’avoir immédiatement des rôles chouettes comme celui dans Footlose. Ce fut une expérience géniale, mais je débarquais. Aujourd’hui, je prends du recul et mesure tout le chemin parcouru. Je me souviens des artistes que je regardais avec grands yeux, qui m’ont impressionnée et inspirée. Et voilà ça y est, j’ai mené mon petit bout de chemin et suis fière de toutes mes expériences.
Quel rôle rêvez-vous d’incarner et pourquoi ?
Sans aucune hésitation Ephalba dans Wicked, ne serait-ce que pour monter sur le balai à la fin du 1er acte ! Je dois avouer que ce spectacle, que j’ai vu 4 ou 5 fois aussi bien à Londres qu’à New York représente un gros moment d’émotion en tant que spectatrice. Je peux dire que ce spectacle est à l’origine de la force de ma vocation : un jour je veux faire ça. Délivrer ces émotions puissantes au public, notamment grâce à la musique, m’enthousiasme, c’est pour cela que je fais ce métier. C’est vraiment ma comédie musicale préférée. Maintenant j’incarnerais volontiers Jasmine dans Aladdin. Cela correspond davantage à un rêve de petite fille, comme pour le rôle de Belle. En outre sa chanson est très jolie.
Si vous pouviez demander à un auteur compositeur d’écrire un rôle spécialement pour vous, quel serait-il ?
(rires) Je pense avoir beaucoup de chance car cela s’est déjà un peu produit avec le rôle de Vaiana, le dessin animé de Disney, à qui je prête ma voix. Je considère que, dans une carrière de comédie musicale, un moment nous appartient : ce fut celui là, même si ce fut avant tout du doublage. Mais si on pouvait m’écrire cette comédie musicale rien que pour moi, ce serait merveilleux !