Je voudrais pas crever avant d’avoir connu

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Essaïon – 6, rue Pierre-au-Lard, 75004 Paris.
Du 25 mars au 14 mai 2024, les lundis et mardis à 21h.
Pour en savoir plus, cliquez ici. D'autres infos sur le site de la compagnie.

Boris Vian vous invite chez lui pour un spec­ta­cle poéti­co-musi­cal ! Une vision authen­tique de sa vie, ses folies, ses maux, ses joies.

Authen­tiques, les deux inter­prètes de ce spec­ta­cle poéti­co-musi­cal dont l’amitié pro­fonde et la sen­si­bil­ité enflam­ment les poèmes de Boris don­nent la sen­sa­tion d’observer l’artiste en intense con­ver­sa­tion avec lui-même. Un spec­ta­cle sen­si­ble avec une bonne dose d’autodérision, pour rire, aussi.

« Ils ont com­pris et choisi d’in­ter­préter un Vian sous toutes ses facettes avec per­ti­nence et joie, mal­ice et tout en sub­til­ité en piochant savam­ment dans son œuvre. C’est un beau pari qu’ils ont tenu et je les encour­age à repren­dre ce spec­ta­cle dont on a tant besoin, car Vian est un phare dans la nuit et Jonathan et Guil­laume illu­mineront nos soirées au Théâtre de l’Es­saïon ». Nicole Bertolt, Man­dataire pour la Cohérie Boris Vian et direc­trice du patrimoine.

Je voudrais pas crev­er ©Mar­cel­la Barbieri

Notre avis : L’in­vi­ta­tion que nous pro­posent Jonathan Per­rein (met­teur en scène et inter­prète) ain­si que Guil­laume Barre (créa­teur musi­cal et lui aus­si inter­prète) se révèle résol­u­ment alléchante et ne déçoit pas. Leur ami­tié com­plice depuis une décen­nie con­tribue grande­ment à nous faire encore plus aimer l’u­nivers décalé de Boris Vian ou, pour cer­tains, à tout sim­ple­ment nous le faire découvrir.

Les (presque) quar­ante années de vie de l’au­teur lui auront suf­fi à exprimer ses sen­ti­ments les plus pro­fonds face à l’amour, qu’il a si sou­vent dépeint, et à nous trans­met­tre sa peur – voire sa han­tise pro­fonde – face au spec­tre de la mort. Nous suiv­ons au début du spec­ta­cle l’en­fant, dont la fragilité est apparue comme une évi­dence dès l’âge de sept ans, puis l’adulte, mal­mené et tor­turé qui n’au­ra qu’un seul but : chanter, rire, écrire, vivre vite avant une fin qui sera – il le sait – pré­coce. Les mots fusent, nous nous accro­chons à eux au rythme d’une gui­tare sèche, qui offre un pré­cieux accompagnement.

Georgina Ride­al­gh (co-met­teuse en scène avec Jonathan Per­rein) a souhaité que ces poèmes, en prose ou en vers, ail­lent directe­ment au cœur du spec­ta­teur. Celui-ci devra cepen­dant rester atten­tif au sens (par­fois abstrait) de la pen­sée de l’au­teur. L’hu­mour, l’angoisse et la dés­in­vol­ture de Vian sont ain­si superbe­ment resti­tués, au cours de cette heure intense passée en leur com­pag­nie, qui nous offre une véri­ta­ble leçon d’humanité.

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