Depuis quatre ans, Jasmine Roy anime tous les mois dans le foyer du théâtre le Châtelet Musical Club, que les connaisseurs nomment désormais CMC. Imaginé par Jean-Philippe Delavault et inspiré par la mythique émission télévisée The Judy Garland Show, chaque opus propose un programme varié regroupant artistes confirmés et jeunes pousses issues d’écoles, conservatoires ou autres.
C’est exceptionnellement la grande salle du mythique théâtre qui a accueilli le premier rendez-vous de la saison. Pas moins de 284 jeunes artistes se sont retrouvés sur scène, présentant par école des extraits de comédies musicales de Broadway, de Carousel à Next to Normal en passant par Frankenstein Junior, mais aussi proposant de saisissantes compositions françaises plus récentes, comme « L’Amour à mort » de Yanowski extrait du Cirque des mirages, spectacle conçu comme un hommage aux plus superbes des cabarets.
Accompagnée par Alexandre Faitrouni, l’étincelante Jasmine joua la maîtresse de cérémonie, le duo n’hésitant toutefois pas à chanter à plusieurs reprises avec la jeunesse. « Get Happy » ou « Aba Daba Honeymoon » sont deux exemples très convaincants.
Que dire de cette fantastique initiative sinon qu’elle ne peut que rassurer quant aux talents qui se forment en France ! L’appétit de ces jeunes pour un genre qui nécessite de maîtriser chant, danse et comédie fait véritablement plaisir à voir (et à entendre). Allons même plus loin en notant toute l’émotion suscitée chez le public. Et le mérite pour tous ces jeunes artistes, les chorégraphes, metteurs en scène, musiciens, n’en est que plus grand puisque nous imaginons bien que tout se fait sans les moyens financiers et autres périodes de répétition que ces prestations seraient en droit d’exiger. Certaines époustouflent, comme « I Got Rhythm » et son numéro de claquettes insensé avec des dizaines de danseurs à l’unisson.
Que l’on respecte la langue originelle d’un air, ou qu’il soit traduit en français, tout participe d’un bonheur de chaque instant : la variété de chaque numéro n’a d’égale que sa qualité. Autant pour les yeux que pour les oreilles, cet opening ressemble bien à un bain de jouvence, en espérant que tous ces jeunes pourront exercer leur talent dans de futurs spectacles. L’avenir leur appartient.
Alertons toutefois les formateurs : il serait bénéfique, tant pour les élèves que pour le public, que celles et ceux qui se trouvent dans la salle s’abstiennent de hurler lorsque leur classe est appelée et que leurs camarades se retrouvent sur scène. Non seulement cela semble perturber lesdits camarades, mais cela nuit gravement à la santé des tympans des spectateurs. Manifester bruyamment sa joie après un numéro réussi, là, ne pose aucun problème, bien au contraire.
Nonobstant ce désagrément, l’après-midi s’est révélée riche en découvertes et, une fois encore, en émotion. Parmi les numéros de fin, notons « The Rhythm of Life », avec une partie des élèves répartie dans le public, qui fut particulièrement touchant. Et bien sûr, pour accompagner ces presque trois cents jeunes, louons les remarquables musiciens : Mathieu Serradell, William Fruchaud, Laurent Guanzini, Jules Billé, Wadie Naïm, Lucille Moussalli, Jean-Pierre Solvès, dirigés par Daniel Glet, réunis sur scène dans un même élan, celui qui est de nature à embarquer toute une salle.
Longue vie à la passion de ces jeunes pour la comédie musicale et merci de nouveau à Jasmine Roy et ses collaboratrices.teurs !