En bonne compagnie avec Gaétan Borg

0
88

À l’occasion de la tournée nationale de la comédie musicale Company, nous avons rencontré Gaétan Borg qui incarne Bobby, personnage central de l’œuvre de Stephen Sondheim. Comédien-chanteur, mais également auteur et adaptateur, il trouve avec ce rôle la consécration de plus de vingt années ininterrompues sur scène.

Comment êtes-vous venu à embrasser une carrière artistique ?
Mes études supérieures m'ont mené à Sciences Po où, dans le cadre d'activités associatives, j'ai commencé à participer à des spectacles musicaux (West Side Story, Starmania).
J’étais doué pour le chant et la danse, que je travaillais en amateur. Ayant une passion dévorante pour l'écriture, le métier de publicitaire me tentait – fausse bonne idée. J'ai quitté cet univers qui finalement ne me convenait pas. Il ne me restait plus qu'à essayer la scène, seule option envisageable pour m’épanouir pleinement.

Il semblerait que les événements se soient ensuite précipités....
Une audition suivie d'un engagement à l'Olympia pour le spectacle Belles belles belles (2003) constitua le départ de mon parcours et j’ai eu la chance que ça ne s’arrête jamais depuis plus de 20 ans. Divers engagements (chez Disney notamment, une revue au casino d'Enghien) ont précédé mon départ en Hollande pour une longue série de Dirty Dancing, puis une tournée de Mamma Mia! pour laquelle j’ai appris le hollandais. Vint finalement le retour en France avec à la clé de belles aventures : Mamma Mia! à Mogador, Voca people à Bobino, Flashdance pour ne citer qu'elles, sans oublier Avenue Q toujours à Bobino.

Il vous manquait cependant une corde à votre arc, que vous souhaitiez perfectionner...
Exactement : tout en jouant le soir, j'ai suivi l'école de théâtre de Claude Mathieu pendant trois ans, ce qui me donna une totale légitimité pour me construire et devenir un artiste complet de comédie musicale.

Votre palmarès de belles aventures demeure assez impressionnant.
J'ai en effet été gâté par de magnifiques rôles qui m'ont comblé ! Me viennent en tête celui de Guy dans Les Parapluies de Cherbourg (une production ARS LYRICA), Joe Gillis dans Sunset Boulevard au festival "Bruxellons !", Anatole dans Le Jeu d'Anatole au Lucernaire mis en scène par Hervé Lewandowski, le capitaine von Trapp dans La Mélodie du bonheur mis en scène par Johan Nus... Je garde également un excellent souvenir de la revue hommage à Michel Legrand : Michel for ever de Stephan Druet Toukaiïeff et Daphné Tesson au Théâtre de Poche. Dans le théâtre non musical, j’ai aussi eu le bonheur d’être mis en scène par Virginie Lemoine dans Suite française (d'après Irène Némirovski).

Des rencontres déterminantes se sont produites au fil des années : à qui pensez-vous en particulier ?
Tant de gens à remercier ! C’est un métier où l’on ne réussit pas seul. Mais si je devais retenir les rencontres pivots : d’abord Thierry Pietra, qui m’a repéré à mon tout premier casting, et Jasmine Roy. Je dois à cette dernière plusieurs auditions à mes débuts et j’ai aujourd’hui l’honneur de partager avec elle la scène. Claude Mathieu, dont les valeurs et la passion pour le théâtre me servent de modèle. Dominique Guillot en me choisissant pour Avenue Q, un tournant capital dans ma carrière d'interprète… Puis Stéphane Laporte et Stéphane Corbin ont été marquants dans mes commencements en tant qu’auteur, en pariant sur moi. Virginie Lemoine m’a fait aussi un cadeau inoubliable, en me confiant un rôle non chanté au beau milieu de comédiennes de théâtre de haut vol… Je pense enfin à Patrick Alluin et à Didier Bailly – que j'estime beaucoup humainement et artistiquement.

Parlons un peu du Gaétan auteur et parolier.
J'ai coécrit avec Stéphane Laporte ma toute première pièce : 31 (musique composée par Stéphane Corbin, à partir de son projet des Funambules), mise en scène par Virginie Lemoine – une expérience humaine fondatrice et un parcours inespéré pour la pièce. Puis La Cigale sans la Fourmi (mis en scène par Marina Pangos), Exit (mis en scène par Patrick Alluin, musique signée Didier Bailly)... avec le bonheur que chacune de ces trois premières œuvres soit honorée d’un prix d'écriture aux Trophées de la comédie musicale.
Je signe aussi régulièrement des adaptations françaises de nombreux numéros musicaux pour des séries Netflix et Apple+.

La transmission de votre métier semble occuper une place non négligeable.
J'ai en effet le privilège d'accompagner des élèves du Cours Florent, ainsi que de jeunes et talentueux artistes chez Disney. C'est pour moi une grande source de plaisir de me mettre en retrait, de leur offrir mon expérience.

Votre actualité est placée sous le signe d'une vaste tournée de maisons d'opéra...
Tout à fait ! La comédie musicale de Stephen Sondheim Company, où j'ai le plaisir d'interpréter le rôle de Bobby, sera déployée jusqu'au printemps 2027 – avec une série de représentations au Châtelet. Il s’agit d’une œuvre chorale qui réunit une troupe exceptionnelle et très soudée de quatorze artistes, tous bilingues, qui chantent, dansent et jouent avec une joie incroyable. Le bonheur est total à leurs côtés.

Des projets semblent parallèlement se profiler...
Une adaptation musicale (signée Stéphane Laporte) de la comédie musicale A Gentleman's Guide to Love and Murder récompensée aux Tony Awards en 2014. Encore une palpitante aventure en vue, qui doit réunir elle aussi un plateau de nombreux artistes de grand talent !

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici