« Si vous pouvez marier l’image et la musique, tout devient plus puissant. » Telle est l’une des pensées d’Alan Parker qui vient de s’éteindre. Fort d’une carrière débutée à 24 ans, le réalisateur a signé 14 longs métrages dont 5 musicaux… Bugsy Malone en 1976, Fame en 1980, Pink Floyd, The Wall en 1982, The Commitments en 1991 et Evita en 1996.
Le monde du cinéma perd un créateur qui a souvent traité de sujets ardus, fréquemment inspirés de faits réels. Venu du monde de la pub, il imposa rapidement son style, qui se remarque par des images aux contrastes très travaillés et par un montage conçu avec soin pour coller au mieux au rythme du récit. Et même si des films peuvent apparaître légers, à l’instar de Fame, l’apport d’éléments plus crus, réalistes, rendent souvent ses œuvres poignantes. Cette dernière n’a en rien perdu de son pouvoir de fascination et a donné lieu à maintes adaptations, sous forme de comédie musicale au théâtre, de série télévisée…
The Commitments fut également monté dans le West End en 2013 dans une adaptation de l’auteur du roman originel, Roddy Doyle – ce sont ses enfants, fans du film, qui l’y poussèrent.
Quant à son premier long métrage, Bugsy Malone, avec une Jodie Foster alors âgée de 13 ans, le pari était culotté que de présenter un film sur la Prohibition, sous forme de comédie musicale, interprété uniquement… par des enfants. L’idée lui en est venue lors des longs trajets en voiture vers sa maison de campagne, où il inventa, pour distraire ses quatre enfants, l’histoire du gangster Bugsy Malone. C’est d’ailleurs l’un de ses fils qui lui souffla l’idée de faire interpréter tous les personnages par des enfants. Un film atypique, que le réalisateur considérait comme très à part dans son œuvre, avant de le réhabiliter, déclarant au Guardian en 2015 « en être fier », et un exemple unique au cinéma.
Le travail d’Alan Parker fut largement récompensé et salué, même si les critiques ne furent pas toujours tendres avec lui. Un trublion qui fut anobli en 2002, ce qui ne manquait pas de l’amuser. Et n’en doutons pas : Sir Alan Parker « is gonna live forever » ♪♫.
Pour en savoir plus sur cette brillante carrière, consultez le site du réalisateur, qui regorge d’anecdotes sur toutes ses productions.