Pinocchio, le conte musical

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1990

Théâtre de Paris - 15, rue Blanche - 75009 Paris.
Du 20 octobre 2020 au 2 janvier 2021.
Renseignements et réservations sur le site du théâtre.

Notre avis (paru lors des représen­ta­tions de décem­bre 2019) : L’his­toire de Pinoc­chio est bien con­nue… ce fameux pan­tin qui prend vie, réal­isant ain­si le rêve le plus cher de son créa­teur : avoir un fils. Cepen­dant, pour devenir un vrai petit garçon, il doit par­courir un chemin semé de ten­ta­tions et de pièges, son car­ac­tère espiè­gle et menteur étant son obsta­cle prin­ci­pal. Ce con­te ini­ti­a­tique a servi pen­dant des généra­tions à l’ap­pren­tis­sage de la bonne con­duite des enfants, car il est facile pour eux, non seule­ment de s’i­den­ti­fi­er à la mar­i­on­nette, mais aus­si de pren­dre le recul néces­saire pour se ren­dre compte de ses bêtis­es et de son mau­vais comportement.

Pour­tant, il serait dif­fi­cile de représen­ter aujour­d’hui le roman de Car­lo Col­lo­di tel qu’il a été écrit en 1881, car, bien que les valeurs prônées soient intem­porelles (respect, vérité…), il est plutôt mal vu, de nos jours, d’avoir des ambi­tions moral­isatri­ces. De ce point de vue, c’est un pari réus­si pour cette pro­duc­tion, qui désacralise l’au­torité morale en la trans­for­mant en effet comique. On s’a­muse des règles absur­des édic­tées par le Gril­lon ou de la per­son­nal­ité égo­cen­trique de la Fée bleue.
L’u­nivers naïf et acidulé du con­te est très bien retran­scrit dans la scéno­gra­phie de Guil­laume Bouchède. Grâce aux décors mod­u­la­bles, les nom­breux change­ments, dynamiques, réal­isés par les comé­di­ens don­nent un réel rythme à l’ensem­ble. Les dif­férents tableaux sont poé­tiques mais assez réal­istes pour ne pas per­dre le jeune pub­lic (men­tion spé­ciale pour l’ingéniosité de la scène où la baleine avale Pinoc­chio et le Gril­lon). Il en va de même pour les cos­tumes qui sont facile­ment recon­naiss­ables et pour­tant orig­in­aux, notam­ment grâce aux masques de Julie Coffinières (surtout pour le Renard et le Chat).

Par­mi ces aspects réus­sis, on regrette l’ab­sence de musi­ciens jouant en direct, rem­placés par une bande-son, d’ailleurs par­fois trop forte au point qu’on ne sait plus si le son des cla­que­ttes est déjà enreg­istré ou s’il provient de la scène. Au point de vue de la nar­ra­tion, l’in­trigue se dénoue très rapi­de­ment, et il est dif­fi­cile de dévelop­per de la sym­pa­thie pour le per­son­nage de Pinoc­chio, qui, la grande majorité du spec­ta­cle, est plutôt agaçant.

C’est avant tout l’én­ergie des artistes sur scène dont on se sou­vien­dra. Pour­tant très poly­va­lents (jeu, danse, chant, cirque, cla­que­ttes et même roller), on les sent s’é­carter par­fois un peu de leur zone de con­fort. Mais leurs per­son­nages sont tou­jours bien cam­pés, tous très mar­qués et incarnés.

Un beau spec­ta­cle pour le jeune pub­lic, foi­son­nant, riche et pétil­lant, qui nous entraîne dans un monde mer­veilleux sous un chapiteau de cirque jusqu’au ven­tre d’une baleine, et où l’on rit beau­coup. Et oui, même les adultes ont le droit à quelques blagues à attrap­er au vol ! Enfin, après la représen­ta­tion, les comé­di­ens sont disponibles pour une séance pho­to avec le pub­lic, l’oc­ca­sion de repar­tir avec un beau sou­venir et de se tar­guer d’avoir pu ren­con­tr­er Pinocchio.

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