A Beautiful Noise: The Neil Diamond Musical

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Broadhurst Theatre – 235 West 44th Street, entre 7th Ave et 8th Ave.
À partir du 4 décembre 2022. Jusqu'au 30 juin 2024.
Plus d'information sur le site du spectacle.

Il faut vrai­ment aimer Neil Dia­mond pour appréci­er A Beau­ti­ful Noise, le juke­box musi­cal élaboré autour des chan­sons les plus pop­u­laires du célèbre musi­cien pop rock. Depuis la pre­mière à Broad­way en décem­bre dernier, le spec­ta­cle con­tin­ue de jouer devant des salles combles. Comme la plu­part de ces musi­cals qui pren­nent pour point de départ la car­rière d’artistes con­nus (Cher, Don­na Sum­mer, Michael Jack­son, Tina Turn­er… pour ne citer que les plus récents), A Beau­ti­ful Noise se penche sur la vie publique et privée du créa­teur de « Sweet Car­o­line » (sa chan­son peut-être la plus con­nue dans le monde) et emprunte pas moins d’une trentaine de titres qui ont pour la plu­part mar­qué les années 1970 et 1980 pour en faire un tis­su musi­cal qui s’intègre à l’action.

Dès le lever de rideau, nous sommes mis en présence d’un Dia­mond vieil­li, affaib­li par la mal­adie de Parkin­son, assis dans un fau­teuil, face à un médecin qui le soumet à un inter­roga­toire, bougonnant en retour et qui refuse de par­ler de sa car­rière et de sa vie privée. Bien­tôt, pour­tant, il va céder et racon­ter des épisodes de sa vie, ses pre­miers pas sans grand suc­cès dans la musique – il a voulu chang­er son nom en Noah Kamin­sky –, ses pre­mières chan­sons, ses pre­mières amours… Ces con­fes­sions sont illus­trées par des frag­ments des airs qu’il a com­posés au cours de sa bril­lante car­rière, inter­prétés pour la plu­part par Will Swen­son, vedette du spec­ta­cle et doté d’un puis­sante voix de bary­ton qui ne ressem­ble pour­tant pas à celle de son mod­èle, ou, selon le cas, par d’autres acteurs dont Robyn Hur­der, excel­lente sous les traits de Mar­cia Mur­phey, la deux­ième épouse de Dia­mond et celle qui devait rester le plus longtemps (25 ans) sa compagne.

Ce qui fait vrai­ment l’intérêt de ce spec­ta­cle, c’est l’ap­pro­pri­a­tion par les artistes de la dis­tri­b­u­tion de ces chan­sons con­nues pour la plu­part dans le monde entier, dans une mise en scène de Michael May­er et dans une choré­gra­phie soignée de Steven Hoggett qui met­tent en valeur l’interprétation et, en par­ti­c­uli­er, les bal­lets mod­ernes conçus autour d’elles.

Comme il faut s’y atten­dre, nom­bre de ces chan­sons sor­tent droit du Top Ten et sont tou­jours famil­ières, dont notam­ment « Soli­tary Man », son pre­mier suc­cès sor­ti chez Bang, un label dis­tribué par Atlantic et con­nu pour ses attach­es avec la Mafia, « Hol­ly Holy », « Crack­lin’ Rosie », « Song Sung Blue », inter­prétée par Robyn Hur­der, « Cher­ry Cher­ry », « Hel­lo Again », et bien d’autres encore, dont bien sûr l’éternelle « Sweet Car­o­line ». Mais il est rafraîchissant de trou­ver égale­ment ici et là des morceaux moins con­nus ou oubliés, tels que « The Boat That I Row », « I’ll Come Run­ning » ou « A Beau­ti­ful Noise » qui devait don­ner son nom au spectacle.

Pour offrir un plus grand relief à cer­taines des chan­sons – la plu­part inter­prétées par Swen­son –, une dizaine de danseurs-chanteurs bap­tisés The Beau­ti­ful Noise par­ticipent à ces moments musi­caux, dans des cos­tumes d’Emilio Sosa et des éclairages de Kevin Adams qui don­nent à l’ensemble un reflet de Las Vegas. Il faut recon­naître que cette présen­ta­tion a de la classe.

Le seul point faible du spec­ta­cle, c’est le livret conçu par Antho­ny McCarten, con­nu pour son tra­vail sur le film Bohemi­an Rhap­sody, qui célébrait Fred­die Mer­cury et Queen, son groupe de rock, et égale­ment l’auteur du scé­nario de I Wan­na Dance with Some­body, le biopic sur Whit­ney Hous­ton. Il sem­blerait que, dans le cas présent, McCarten se soit trou­vé dans un domaine qui lui était moins fam­i­li­er, et son livret n’a pas la force théâ­trale req­uise pour que cette analyse de la vie et de la car­rière de Neil Dia­mond soit plus réaliste.

Cela n’empêchera pas les fans du chanteur de venir voir le spec­ta­cle, tout sim­ple­ment par envie de se rep­longer dans une péri­ode impor­tante de leur vie, et ils seront large­ment récom­pen­sés par ce qui les attend. Les ama­teurs de spec­ta­cles musi­caux, ou même les spec­ta­teurs en quête d’un spec­ta­cle peu exigeant voire délas­sant, seront égale­ment séduits, même si les seuls points d’intérêt qu’ils y trou­vent rési­dent dans les moments musicaux.

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