Comment avez-vous choisi ce nouveau film ?
Je suis vraiment très heureuse car nous faisons ainsi partie de l’hommage à Disney, dont on fête le centenaire. Disney nous a demandé d’intégrer ce film à notre catalogue. Fédérateur, très familial, avec une chanson que tout le monde connaît : de quoi titiller la curiosité d’un large public.
Vous avez lancé un concept inédit en France. Avec le recul, comment considérez-vous cette aventure ?
J’étais loin d’imaginer que ce serait un tel succès. Je me suis lancée sans business plan, j’y croyais fort même si je ne pouvais pas avoir de certitude puisque tout cela était inédit. Mais j’avais l’envie, et la foi dans cette idée. Finalement, j’ai été très heureuse d’afficher complet dès la première séance et de voir que ce moment festif touche autant de monde, tant à Paris qu’en province. Par conséquent, j’ai arrêté mon activité dans mon agence de communication pour me consacrer à cent pour cent à l’Écran Pop.
Tout a‑t-il été simple ?
Pas du tout ! La gestion des droits des films a été un peu compliquée. J’étais inconnue, on me répondait ou pas, il a fallu que j’insiste. Tout a été long à se mettre en place et j’ai traversé des moments où j’étais bien dépitée, mais sans jamais avoir le désir d’abandonner. Le public français aime la comédie musicale, même si le genre n’est pas ancré dans notre culture. Il a fallu fabriquer les copies avec sous-titres, obtenir les droits éditoriaux, réfléchir à comment la séance pourrait se dérouler. Les idées se sont affinées au fur et à mesure, avec toujours l’envie que le public y trouve son compte et passe un moment inoubliable. D’ailleurs je suis ravie de voir les gens revenir, amener avec eux d’autres spectateurs. Un vrai effet boule de neige puisque nous comptabilisons environ trente mille spectateurs par an. Partager ce moment de pure bonne humeur, transformer ces séances en événements, voilà mon moteur. D’ailleurs il n’est pas rare que les gens continuent à chanter dans la rue ou dans les transports en commun ! J’avoue avoir été particulièrement touchée par le récit d’une maman qui m’a confié que sa fille, harcelée à l’école, a gagné en confiance en elle après une séance de l’Écran Pop. Chanter avec toute la salle, s’exprimer l’a pour ainsi dire libérée (délivrée ?).
La soirée est une expérience totale.
À Londres les sing along se déroulent dans des salles de 250 places maximum, loin de la jauge du Grand Rex ! Et j’ai vraiment eu à cœur de développer une soirée particulière.
En prélude au film, nous proposons un spectacle, les gens se déguisent, participent à un concours… L’ambiance est déjà folle avant même que chaque spectateur ne découvre les goodies dans le sac, goodies qui serviront à rythmer la séance. Il faut le vivre, c’est un moment d’exaltation. L’Écran Pop est un véritable concept, tout est réfléchi de A à Z, nous choisissons avec soin notre maître de cérémonie, issu du monde du musical. Je suis amusée car, in fine, nous avons dépassé les Anglais.
Avez-vous prévu des choses particulières pour la soirée autour de La Reine des neiges ?
Le 14 octobre est de toute façon une soirée spéciale, avec une animation avant le show : une dance party autour du titre : “Libérée, délivrée”, soit une chorégraphie créée à partir du film. Nous aurons également un photocall avec les personnages du film, un merchandising Disney, une borne karaoké pour chanter sur Disney. Je prévois également un karaoké géant sur des extraits de nombreux films Disney pour se chauffer la voix. Les portes ouvrent à 18h, la séance débute à 19h30. Nous ferons bien entendu un concours autour des déguisements des spectateurs, un jeu sur le film. Je suis impatiente d’entendre ces petites voix d’enfants – car ils seront nombreux – pour cette soirée que nous souhaitons inoubliable. Pour nos “écran popeurs” de province, des dates sont prévues, nous ne les oublions pas !
Quels sont vos projets ?
En marge de l’Écran Pop, j’ai mis en place “Dance party” qui consiste à apprendre durant une heure une minute de chorégraphie d’un musical au public. Nous avons par exemple proposé ce concept autour de Chicago, bientôt ce sera Grease, et en décembre Dirty Dancing. C’est le Covid qui m’a poussé à créer ce concept. Au tout début, c’étaient des cours de danse en ligne dédiés à la comédie musicale afin de ne pas sombrer dans la mélancolie. À la fin du confinement, le théâtre Mogador nous a accueillis, on ne pouvait rêver mieux. Les gens traversent le miroir en s’entraînant là où les artistes répètent… On fait une vidéo souvenir et ensuite on va boire un verre avec les artistes, on échange autour de cette expérience.
J’ai également de nouvelles idées, encore en lien avec la crise du Covid. Je réfléchis à une boutique en ligne avec des produits autour de la comédie musicale. Je songe aussi à un nouveau concept dans les cinémas, ce ne sera pas un karaoké, mais du cinéma en animé. Je ne vous en dis pas plus, il faudra venir tester. Et je suis loin d’avoir réussi mon pari : celui de faire chanter toute la France et de faire découvrir la comédie musicale au plus grand nombre – y compris auprès des plus réticents – mais j’y travaille !